Suppléments : Les 4 formes orthomoléculaires des vitamines

La biofonctionnalité d’une vitamine ou d’un supplément est différente de sa biodisponibilité. Il ne s’agit donc pas de parler de biodisponibilité dans cet article (voir différence entre biofonctionnalité et biodisponibilité).
Il s’agit plutôt de savoir distinguer les formes les plus biofonctionnelles (molécules de haute valeur biologique), des moins biofonctionnelles.
Pour cela, il faudra revenir sur les formes orthomoléculaires dans lesquelles on pourrait trouver les vitamines dans le corps humain.
Une vitamine est dans la majorité des cas une coenzyme. Il existe également des pseudo-vitamines qui sont aussi essentielles que les vitamines.
La forme coenzymatique ou vitamine de haute valeur biologique:
Dans l’organisme humain une vitamine est retrouvée généralement sous sa forme coenzymatique. Cette forme remplie parfaitement ses fonctions depuis son absorption jusqu’à son élimination. Elle est la plus biofonctionnelle de toutes les autres formes. C’est LA forme présentant la plus haute valeur biologique. Certaines vitamines peuvent se trouver sous cette formes dans le marché, mais c’est assez rare comme produit. On trouve cette forme également dans les aliments mais à des doses alimentaires, non destinées à la supplémentation ou à la thérapie.
Une forme coenzymatique est généralement instable. C’est ce qui rend sa synthèse très difficile, voire impossible. Par instabilité, je veux dire une molécule qui disparaît dans les quelques secondes qui suivent son ingestion sous l’action d’enzymes, d’acidité, ou tout simplement par son contact à l’eau.
Exemple:
La forme coenzymatique de la vitamine B3 est le NADH. Ce dernier existe actuellement dans le marché européen car il est commercialisé par le Pr. Birkmayer qui est l’inventeur du NADH. Il y a encore quelques d’années, aucun supplément de vitamine B3 sous forme coenzymatique n’existait sur le marché. La formule du Pr. Birkmayer permet de stabiliser la coenzyme 1 (qui n’est autre que la forme active de la B3) sous une forme galénique sublinguale.
La forme précurseur:
A défaut d’une coenzyme, il existe les précurseurs de cette coenzyme. Un précurseur est une molécule qui après quelques réactions biochimiques (parfois une seule) se transforme en coenzyme. L’intérêt des précurseurs c’est leur stabilité relative (du moins plus stables que les coenzymes). Leur fabrication est donc possible. C’est le cas de certains des suppléments alimentaires de très bonne qualité qu’on retrouve dans le marché. Les inconvénients de cette forme c’est qu’il faut, bien entendu, des doses plus élevées que les formes coenzymatiques car:
– La biodisponibilité est moyenne en raison de la stabilité relative de ces molécules. Elles sont beaucoup plus stables que les coenzymes qui eux, sont immédiatement détruit après leur ingestion mais il n’en demeure pas moins qu’ils restent relativement instables et qu’une bonne partie de ces molécules seront transformées.
Les précurseurs sont en théorie très bien absorbés s’ils arrivent intacts à la muqueuse intestinale. Mais concrètement ils subissent tout un parcours métabolique avant d’y arriver.
– Seulement une partie des précurseurs absorbés sont transformés en coenzymes.
Il faut donc adapter les doses selon la forme biofonctionnelle des vitamines.
Exemple: Afin de rester dans le même exemple sur la niacine (vitamine B3), le précurseur de la niacine est le NAD+. Ce dernier existait longtemps avant le NADH mais bien entendu le NADH est beaucoup plus biofonctionnel que le NAD+ pour les raisons suivantes:
– Le NADH est la forme coenzymatique de la niacine donc forcément la meilleure forme biofonctionnelle.
– Le NADH s’ingère par voie sublinguale, ce qui lui permet d’agir dans l’immédiat.
La forme alimentaire naturelle:
Cette forme consiste à constituer un concentré d’extraits d’aliments et de plantes contenant plusieurs vitamines et substances phytothérapeutiques dans un seul supplément. Les doses qui permettent la supplémentation sont généralement atteintes mais pas les doses thérapeutiques.
Lorsqu’il s’agit de se supplémenter pour préserver sa santé ou afin de compenser un déficit alimentaire du à une alimentation déséquilibrée ou de mauvaise qualité ou à une routine d’entraînement sportif intense, c’est la meilleure forme à consommer.
Par contre, lorsqu’il s’agit du traitement d’une maladie, d’un déficit grave, ou pour combler des besoins importants à cause d’une pratique sportive professionnelle (de haut niveau), ce type de suppléments ne sera plus suffisant.
De plus, un professionnel de médecine orthomoléculaire aura plus de facilité et de commodité à travailler avec des suppléments isolés qu’avec un produit contenant un mélange de suppléments.
La forme synthétique:
C’est la forme dont tout le monde est content car elle présente une très bonne biodisponibilité. LOL
Ce qui est stable n’est généralement pas très biofonctionnel. Mais ça n’empêche pas le fait que ce genre de vitamines soit bien métabolisé dans une grande partie des cas.
Mais c’est parfois ce type de produit qui 30 minutes après son ingestion, vous vous trouverez dans les toilettes entrain de pisser jaune!
Ça veut dire quoi ? C’est biodisponible mais les reins n’en veulent pas ou c’est quoi cette histoire ?
C’est le paradoxe de la biodisponibilité. C’est la raison pour laquelle il faut parler de biofonctionnalité au lieu de biodisponibilité.
Ce n’est pas pour rien que les coenzymes ont une biodisponibilité quasi-nulle.
Il faut également poser le problème de la biodisponibilité d’une autre façon. Quand on dit qu’une substance n’est pas biodisponible, n’est elle pas biodisponible parce qu’elle n’arrive pas à la muqueuse intestinale (ce qui est le cas de la forme coenzymatique de la niacine par exemple) ou parce qu’elle ne passe pas la muqueuse intestinale malgré qu’elle y arrive ?
En attendant d’éclaircir cette histoire, le mieux c’est d’utiliser la biofonctionnalité moléculaire.
Exemple: Toutes les formes synthétiques où c’est marqué vitamine B3, niacine, nicotinamide sont des formes synthétiques biodisponibles et tout à fait stabilisées de la B3. Leur qualité dépend du fabriquant, elles sont relativement de bonne qualité, mais ont toujours une biofonctionnalité inférieure aux formes précédentes.
CONCLUSION:
Les formes coenzymatiques sont les formes les plus biofonctionnelles mais les plus rares à trouver. A défaut des coenzymes, il existe les précurseurs, sinon les extraits naturelles de plantes. Et bien-sur inutile de reprendre un supplément qui vous fait pisser jaune dans les 30 minutes qui suivent son ingestion.
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