Variabilité cardiaque et cérébrale : Troubles du sommeil et maladies cardiovasculaires

Le lien entre les troubles du sommeil et le développement de futurs maladies cardiovasculaires est de plus en plus établit. Ce lien a été hypothétiquement expliqué par une perturbation des cycles circadiens et également par une alimentation trop abondantes chez les patients souffrant de troubles du sommeil. Une alimentation en général de mauvaise qualité. Il est vrai que épidémiologiquement parlant, ce lien existe. La corrélation entre les troubles du comportement alimentaire engendrés par les troubles du sommeil et les maladies cardiovasculaires est indéniable. Cependant, les troubles du comportement alimentaire ne constituent pas la cause de l’apparition des maladies cardiovasculaires mais plutôt une conséquence d’un désordre plus général qui implique la régulation autonomique.

La comparaison de la variabilité de la fréquence cardiaque avec la variabilité des ondes cérébrales delta (les ondes du sommeil) montre une altération de la synchronisation entre ces deux types de variabilité en cas de troubles du sommeil. A l’état physiologique normal, tous les types de variabilité sont synchronisés, dans la mesure où la variabilité d’un système rythmique suit la variabilité des autres systèmes rythmiques. Dans la littérature scientifique, on décrit 3 types de variabilité : cardiaque, ventilatoire et cérébrale. Ces 3 variabilités sont le fruit de la régulation du système nerveux autonome des 3 systèmes rythmiques que sont respectivement : le système cardiovasculaire, le système ventilatoire et le système nerveux. Les variabilités de ces 3 systèmes sont différentes mais elles évoluent selon le même schéma.

La désynchronisation entre la variabilité cardiaque et cérébrale apparaît lors d’anomalies dans le fonctionnement du système nerveux autonome. Lors du syndrome d’apnée du sommeil on observe à la fois une désynchronisation entre la variabilité de la fréquence cardiaque et la variabilité des ondes delta, ainsi qu’une prédominance sympathique au niveau de la régulation cardiaque autonome (1).

La même désynchronisation est observée lors de l’insomnie mais cette fois sans aucune anomalie au niveau cardiaque (2). Ces deux troubles majeurs du sommeil (apnée du sommeil et insomnie) sont donc constatables en comparant seulement les variabilités des ECG et EEG du patient. Ceci n’est pas le plus important, car il existe plusieurs moyens afin de diagnostiquer une apnée du sommeil ou une insomnie chronique. L’avantage de comparer les tracés d’ECG et d’EEG serait de prédire à l’avance une éventuelle apparition future de maladies cardiovasculaires. La désynchronisation entre la variabilité cardiaque et cérébrale, avec prédominance sympathique ou non, est l’embryon des maladies cardiovasculaires (1, 2). L’étiologie primaire des maladies cardiovasculaires serait donc, une anomalie de la régulation autonome.

Il est important de signaler que ces résultats ont été observés chez les sujets de sexe masculin. On sait que les femmes réagissent différemment sur l’EEG (3), mais malheureusement, jusqu’à présent, il n’existe pas d’études similaires effectuées sur des femmes.

Il existe un lien très étroit entre l’activité autonome du coeur et le sommeil (donc l’activité cérébrale). Ce lien se manifeste dans l’analyse de la variabilité de la fréquence cardiaque, qui permet d’évaluer la qualité du sommeil d’une manière très précise. Il en apparaît que le sommeil serait stable lorsque le système parasympathique prédomine l’activité cardiaque autonome lors de la phase de sommeil. Au contraire ce dernier serait perturbé si le sympathique est prédominant (4).

Références :

1. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/16675631

2. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/19403330

3. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/19090323

4. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/22833347

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