Pourquoi les sportifs doivent ils réduire leur consommation d’antioxydants ?


Il s’agit ici d’antioxydants non enzymatiques dont les plus puissants sont la vitamine C (hydrosoluble) et la vitamine E (liposoluble).

Les antioxydants enzymatiques les plus connus sont la catalase, la superoxyde dismutase (SOD) et le glutathion sous ses deux formes (réductase et peroxydase).
Les antioxydants, qu’ils soient enzymatiques ou non enzymatiques, sont des piégeurs d’électrons libres issus des espèces réactives d’oxygène (ROS). Ces ROS producteurs d’électrons libres sont les radicaux libres les destructeurs des membranes cellulaires et de l’ADN. Les antioxydants ont donc pour vocation de protéger les cellules de l’action délétère des électrons libres issus des ROS.
La production des ROS se fait naturellement par plusieurs voies au cours de l’exercice dont la voie de l’ubiquinone dans la chaîne respiratoire, de la xanthine oxydase et bien d’autres (je vous invite à aller regarder mes vidéos sur le stress oxydatif sur YouTube).

Il existe un effet de compensation entre antioxydants enzymatiques et non enzymatiques. Le critère de la synthèse des antioxydants enzymatiques est la quantité de ROS disponible. Plus il y a de ROS, plus il y a synthèse et régénération des enzymes antioxydantes.

Si un sportif prend des suppléments de vitamine C et/ou E, ces vitamines vont diminuer le taux de ROS (ce qui est une bonne chose pour les cellules). Ceci provoquera sur le moyen terme une modulation de l’expression génique de la synthèse des enzymes antioxydantes dont le taux baissera dans ce cas.
Le mécanisme de régulation de la synthèse de la catalase, de la SOD et du glutathion va faire baisser le taux de ces enzymes en raison de la baisse du taux des ROS à cause de la supplémentation en vitamine C et / ou E.

D’une autre part, les ROS participent au processus d’adaptation génique contre l’agression par les radicaux libres. Les membres cellulaires et l’ADN deviennent plus résistants aux radicaux libres s’ils s’exposent régulièrement à ces mêmes radicaux libres. Le fait de consommer des antioxydants non enzymatiques en grandes quantités inhibe le processus d’adaptation cellulaire contre l’agression radicalaire car la quantité de ROS restante, non neutralisée par les enzymes antioxydantes et qui aurait pu servir au processus d’adaptation, sera neutralisée aussitôt par les antioxydants non enzymatiques consommés.

CONCLUSION :

Consommer régulièrement des antioxydants non enzymatiques provoque pour le sportif:

1- Une baisse du taux des antioxydants enzymatiques et une dépendance à la supplémentation aux antioxydants non enzymatiques.

2- Une inhibition de l’adaptation cellulaire contre l’agression radicalaire et de ce fait, les tissus deviennent de moins en moins résistants aux radicaux libres dont le taux est très élevé au cours de l’exercice physique.

3- Il est bien plus bénéfique de se supplémenter en sélénium, manganèse, cuivre et zinc qui participent au métabolisme de la catalase (sélénium) et celui de la SOD (manganèse, cuivre et zinc), donc qui sont synergiques avec enzymes antioxydantes, que de se supplémenter en vitamine C et E qui sont des compétiteurs des enzymes antioxydantes.

À suivre..

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