Rôle du fer et du cuivre dans les infections fongiques – Review

Plusieurs centaines d’études, répertoriées dans des revues de la littérature dont la plus récente est celle présentée dans cet article, expliquent en détail le lien entre le métabolisme des cellules fongiques et celui de deux principaux oligoéléments, à savoir le fer et le cuivre.
Quand il s’agit du fer, on évoque très souvent le complexe fer/zinc/manganèse (Fe/Zn/Mn). C’est de ce dernier qu’il s’agit en ce qui concerne les infections fongiques. Les détails de l’action du complexe Fe/Zn/Mn et du cuivre sur les cellules fongiques est très bien expliqué dans la revue de la littérature de Ding et al. (2014).
Pour résumer, il s’agit de deux rôles diamétralement opposés pour les deux oligoéléments. Le complexe Fe/Zn/Mn favorise le développement des cellules fongiques, tandis que le cuivre possède une action toxique sur ces cellules. Il s’agit dans cette revue de la littérature de 3 types de champignons : le Candida, le Cryptococcus et l’Aspergillus. Ces 3 types sont connus pour avoir développer des mécanismes anti-cuivre et pro-fer, c’est à dire des voies métaboliques de chélation du complexe Fe/Zn/Mn et d’autres voies de détoxification du cuivre. La chélation du fer se fait à travers le transport de ce dernier à partir de l’hème et de la ferritine à travers des chélateurs de fer qu’on appelle les sidérophores. Plusieurs médicaments ciblent l’inhibition de la chélation du fer par les sidérophores afin d’empêcher cette chélation d’avoir lieu et donc de restreindre les quantités de fer qui arrivent aux cellules fongiques. D’autres médicaments quant à eux bloquent l’élimination du cuivre, ce qui intoxique les champignons.
Le cuivre est connu depuis très longtemps comme antiseptique et antifongique et aujourd’hui on connait les mécanismes exacts qui font que ce dernier est toxique pour les champignons. Le cuivre est lié naturellement, dans le corps humain à la superoxyde dismutase, un très puissant antioxydant enzymatique et au cytochrome c oxydase, une enzyme de l’oxydation très importante. Il existe également des liaisons à travers des protéines (protéines de liaison) entre le cuivre et le fer.
On pourrait donc penser à une prise alimentaire orientée vers des aliments riche en cuivre, tout en diminuant la proportion des aliments riches en fer sans les supprimer pour autant (car ça peut créer un déséquilibre). Une supplémentation en cuivre est très importante dans ces cas. En augmentant la quantité de cuivre ingéré, on augmentera automatiquement son taux de liaison au fer. Les champignons qui produisent des chélateurs de fer auront du fer associé à du cuivre, ce qui au lieu de provoquer un développement des cellules fongiques, provoquera leur intoxication par le cuivre.
Lien vers la review :
Résumé pubmed : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/24851950
Texte intégral : http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/mmi.12653/full
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