Risque élevé de caries dentaires… une affaire de génétique ?


De nombreux facteurs influant sur la susceptibilité aux caries dentaires sont probablement influencés par la génétique, ce n’est donc pas de votre faute mais probablement de vos gènes !

En dehors des facteurs déjà connus et qui sont aussi maîtrisables à un certain degré comme l’environnement, l’alimentation, le statut socio-économique et le comportement du patient, les gènes influent énormément sur la susceptibilité aux caries.

Comment que les gènes joue un rôle dans le développement de la carie ?

De nombreuses études ont été réalisées pour appréhender ce mécanisme complexe. En effet, le taux de carie peut être influencé par les variations individuelles ou par la présence de polymorphismes génétique du gène bêta-défensine 1. Ces derniers ont été isolés et caractérisés sur la base de leur activité antimicrobienne. Les essais in vitro démontrent une activité à large spectre de toutes les β-défensines vis-à-vis des bactéries à Gram positif et négatif, des virus (principalement enveloppés) et des champignons. Pour étayer davantage l’hypothèse selon laquelle les β-défensines agissent dans le cadre de la défense antimicrobienne innée dans la muqueuse buccale, une étude analysant les données dentaires de près de 300 patients anonymes a été réalisée. Les chercheurs ont attribué à chaque cas un score DMFT (score basé sur la somme des dents permanentes cariées, manquantes ou remplies) et un score DMFS (basé sur les dents cariées, les dents manquantes et les surfaces pleines). En général, les individus avec moins de caries ont des scores DMFT et DMFS plus bas. Tous les échantillons de salive contenaient l’une des trois variantes, appelées G-20A, G-52A et C-44G, du gène DEFB1.

 

 

Ces recherches ont permis de comprendre que les personnes ayant un polymorphisme G-20A avaient des scores DMFT et DMFS cinq fois supérieurs à ceux des personnes présentant d’autres variantes et sont plus susceptibles de développer des caries dentaires.

Le polymorphisme G-52A était associé à des scores DMFT inférieurs, ce qui présente un risque moins élevé. Les chromosomes sexuels jouent un grand rôle dans l’apparition de certaines maladies par le biais des polymorphismes génétiques. Dans une étude familiale, Ozturc et al. (2010) ont identifié un locus sur le chromosome X montrant un lien suggestif avec la carie dentaire qui impliquait deux gènes hautement homologues sur des bras opposés du chromosome X, BCOR (p = 4E-7) et BCORL1 (p = 5E-6). Ils ont rapportés des relations avec des phénotypes de carie.

De plus, des gènes candidats remarquables résident sur le chromosome X, tels que AMELX, qui code l’amélogénine, le composant protéique principal de la matrice de l’émail. D’autres gènes du chromosome X, tels que MST4 et FGF13, peuvent également influer sur la sensibilité aux caries dentaires.

La susceptibilité à la carie dentaire, peut résider sur le chromosome X, mais implique probablement des loci autosomiques qui élucident le schéma différentielle d’expression des gènes chez les hommes et les femmes. Ceci dit il y a une corrélation directe de la génétique mettant à nue différents polymorphismes génétiques permettant d’expliquer aux patients que certaines formes de carie sont davantage associées au risque héréditaire. Cela aiderait à expliquer à la fois au patient et au dentiste pourquoi les personnes présentant des risques de caries élevés (fréquence de brossage des dents ou habitudes alimentaires, par exemple) malgré que les règles de l’hygiène dentaire soient bien appliqués surtout en présence des restaurations dentaires.

 

Références :

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3215266/

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3215266/

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3267319/

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/20371866

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