Professionnels de la santé, accrochez vos blouses : le stévia, ce bon vieux substitut sans calorie que vos patients versent dans leur café pour « se sentir mieux dans leur corps », pourrait bien cacher un pouvoir anticancéreux digne d’un scénario de science-fiction.
Une équipe de chercheurs de l’Université d’Hiroshima (oui, celle avec les vrais laboratoires, pas un compte TikTok de jus détox) a récemment publié dans International Journal of Molecular Sciences une étude révélant qu’un extrait de feuille de stévia fermenté à l’aide d’une souche probiotique dérivée de feuilles de bananier (Lactobacillus plantarum SN13T, pour ceux qui aiment les noms de code bactériens) est capable de tuer sélectivement les cellules de cancer pancréatique sans toucher aux cellules saines.
Oui, vous avez bien lu. Pas « réduire un peu la croissance », pas « ralentir le bazar métastasique » – on parle ici de cytotoxicité ciblée, avec un effet pro-apoptotique sur les cellules PANC-1 (modèle de cancer pancréatique humain). Et tout ça, grâce à un composé transformé par fermentation : le chlorogenic acid methyl ester (CAME), une métabolite jusque-là planquée dans l’ombre de son parent, l’acide chlorogénique.
Pourquoi est-ce intéressant pour vous, professionnels ?
- Parce que le cancer pancréatique est une vraie plaie. Un taux de survie à 5 ans sous les 10 %, une agressivité hors-norme, et une résistance quasi insolente à la chirurgie, la chimio, la radiothérapie, et probablement à la patience des cliniciens.
- Parce que les patients ne veulent plus juste survivre : ils veulent des traitements efficaces, tolérables, et issus d’approches plus « naturelles », même si cela vous donne envie de rouler des yeux jusqu’à voir votre propre cerveau.
- Parce que cette découverte ouvre la voie à de nouveaux agents antitumoraux issus de la fermentation de plantes médicinales par des probiotiques – une approche pharmacologique encore trop peu exploitée, mais diablement prometteuse.
Prochaine étape ? Des essais in vivo sur modèles murins. Et s’ils confirment les résultats, il faudra bien reconsidérer le rôle des probiotiques dans l’oncologie de demain — pas seulement comme support intestinal, mais comme vecteurs actifs de biotransformation thérapeutique.
En résumé : un édulcorant, un bout de feuille de bananier, une bactérie bien choisie… et voilà peut-être un traitement qui fait ce que beaucoup de chimiothérapies ne savent pas faire : viser juste.
Alors, chers soignants, quand votre prochain patient vous parlera de stévia, souriez poliment. Mais gardez en tête que derrière certains clichés diététiques peut se cacher une petite révolution thérapeutique… avec un goût légèrement sucré.
Source : Matériel fourni par l’Université d’Hiroshima.