Introduction
Souvent associée à la vision, la vitamine A joue en réalité un rôle bien plus vaste dans l’équilibre biologique. Présente sous forme de rétinol dans les produits animaux et de caroténoïdes dans les végétaux, elle agit comme un régulateur essentiel du métabolisme cellulaire, de la croissance et du système immunitaire.
Son déficit, encore fréquent dans de nombreuses populations, compromet la résistance aux infections et altère les fonctions vitales de l’organisme.
1. Une vitamine clé pour la différenciation et la régénération cellulaire
La vitamine A est un facteur de transcription indispensable à la différenciation des cellules épithéliales, c’est-à-dire celles qui forment les tissus de la peau, des voies respiratoires et du tube digestif.
Le rétinol et son métabolite actif, l’acide rétinoïque, régulent l’expression de centaines de gènes impliqués dans la croissance, la cicatrisation et la réparation tissulaire.
Une carence entraîne une kératinisation des muqueuses, une peau sèche, des plaies lentes à guérir et une vulnérabilité accrue aux infections microbiennes.
Ainsi, le rétinol agit comme un chef d’orchestre de la régénération cellulaire, maintenant l’intégrité structurelle des tissus face aux agressions oxydatives et infectieuses.
2. Un pilier du système immunitaire et de la résistance aux infections
La vitamine A soutient la fonction barrière des muqueuses respiratoires et intestinales, première ligne de défense contre les pathogènes.
Elle favorise également la production d’anticorps, la maturation des lymphocytes T et la régulation de l’inflammation.
Plusieurs études ont montré qu’une carence en rétinol augmentait la gravité des infections respiratoires, digestives et virales, notamment chez l’enfant.
Cette action immunomodulatrice s’exerce aussi via la réduction du stress oxydatif et la prévention de l’inflammation chronique de bas grade, fréquente dans les états de fatigue et de vieillissement prématuré.
3. Un rôle neurovisuel et métabolique fondamental
La forme rétinienne de la vitamine A (le rétinal) est indispensable à la synthèse de la rhodopsine, pigment visuel permettant la vision nocturne et la perception des contrastes.
Sur le plan cérébral, la vitamine A agit comme neuromodulateur, influençant la plasticité neuronale, le rythme circadien et la mémoire.
Elle intervient également dans la régulation du métabolisme thyroïdien et lipidique, optimisant ainsi la production d’énergie cellulaire.
Son déficit prolongé peut se traduire par une baisse de concentration, une vision altérée et une fatigue inexpliquée.
Conclusion
Bien au-delà de la simple santé oculaire, la vitamine A constitue un véritable vecteur de longévité cellulaire.
Elle assure la cohésion des tissus, stimule l’immunité et préserve la vitalité métabolique.
Cependant, son équilibre est fragile : un excès de rétinol peut devenir hépatotoxique, tandis qu’une carence discrète fragilise silencieusement les défenses de l’organisme.
Une alimentation riche en œufs, foie, poissons gras et légumes colorés demeure la clé d’un apport optimal, garant d’une immunité stable et d’une régénération efficace.
Références
- Combs GF Jr, McClung JP. The Vitamins: Fundamental Aspects in Nutrition and Health. Academic Press, 2023.
- World Health Organization (WHO). Vitamin A Deficiency: Global Report, 2022.
- Sommer A, West KP Jr. Vitamin A Deficiency: Health, Survival, and Vision. Oxford University Press, 1996.
- Tanumihardjo SA. Vitamin A and Carotenoids: Absorption, Metabolism, and Health Effects. Adv Nutr. 2011;2(1):73–74.
- Ross AC. Vitamin A and Retinoic Acid in T Cell–Related Immunity. Am J Clin Nutr. 2012;96(5):1166S–1172S.
