Une étude récente publiée le 18 juillet 2025 dans Frontiers in Endocrinology met en lumière un nouveau rôle central du gène SDR42E1 dans le métabolisme de la vitamine D et son implication dans le développement du cancer colorectal. Cette découverte ouvre des perspectives importantes pour la médecine de précision, notamment en oncologie.
Un gène essentiel au métabolisme de la vitamine D
Le gène SDR42E1, localisé sur le chromosome 16, joue un rôle fondamental dans l’absorption intestinale et la transformation métabolique de la vitamine D en sa forme active, le calcitriol. Ce dernier est un régulateur clé de nombreux processus physiologiques, incluant l’absorption du calcium et du phosphate, la croissance cellulaire, la fonction musculaire, neuronale et immunitaire.
Des mutations dans SDR42E1 ont déjà été associées à une déficience en vitamine D. L’étude en question a utilisé la technologie CRISPR/Cas9 pour désactiver ce gène dans des cellules cancéreuses colorectales (lignée HCT116), révélant sa sur-expression dans ces cellules.
Effet antitumoral marqué
La suppression de SDR42E1 a entraîné une chute de 53 % de la viabilité des cellules cancéreuses, sans affecter les cellules voisines. Cette manipulation a également modifié l’expression de plus de 4 600 autres gènes, dont beaucoup sont liés à la signalisation cellulaire oncogénique et au métabolisme lipidique. Ces résultats indiquent que SDR42E1 agit comme un régulateur maître de plusieurs voies biologiques essentielles à la survie tumorale.
Vers de nouvelles stratégies thérapeutiques
Les auteurs suggèrent que l’inhibition ciblée de SDR42E1 pourrait devenir une stratégie efficace pour bloquer sélectivement la croissance tumorale. Inversement, une augmentation localisée de son activité pourrait aussi être envisagée pour renforcer les bénéfices physiologiques du métabolisme de la vitamine D dans d’autres pathologies comme les maladies rénales, auto-immunes ou métaboliques.
Précautions et perspectives
Malgré les résultats prometteurs, les auteurs soulignent que des études supplémentaires sont nécessaires pour mieux comprendre les effets à long terme de la modulation de SDR42E1, notamment en ce qui concerne l’homéostasie de la vitamine D à l’échelle systémique.
En conclusion, SDR42E1 représente une cible thérapeutique émergente à fort potentiel dans le cadre de la médecine personnalisée, tant en cancérologie qu’en prévention et traitement de maladies chroniques associées à la vitamine D.
Source : Frontiers. « CRISPR uncovers gene that supercharges vitamin D—and stops tumors in their tracks. » ScienceDaily. ScienceDaily, 18 July 2025. <www.sciencedaily.com