Le régime de référence mondial proposé par la Commission EAT-Lancet vise à concilier santé humaine et durabilité environnementale. Bien que ce modèle alimentaire ait démontré des bénéfices pour la prévention des maladies chroniques et la réduction de l’impact environnemental, des interrogations subsistent quant à sa capacité à couvrir les besoins nutritionnels, notamment chez les populations âgées, considérées comme plus vulnérables sur le plan nutritionnel.
Une étude transversale récente menée à Göteborg (Suède) chez des septuagénaires apporte des éléments de réponse rassurants.
Objectif de l’étude
Explorer le lien entre l’adhésion au régime EAT-Lancet et la qualité de l’apport nutritionnel chez des adultes de 70 ans, en évaluant à la fois la consommation de nutriments et l’adéquation aux apports nutritionnels recommandés.
Méthodologie
L’étude a inclus 861 participants (âge moyen 70,5 ans ; 55 % de femmes) issus de la cohorte H70 de Göteborg. L’alimentation a été évaluée via un entretien alimentaire validé, et l’adhésion au régime EAT-Lancet a été mesurée à l’aide d’un score basé sur 14 groupes d’aliments.
Les apports en nutriments ont été comparés aux recommandations nutritionnelles par sexe et tranche d’âge. Des marqueurs cardiométaboliques et nutritionnels (homocystéine, hémoglobine) ont également été analysés.
Résultats principaux
- Une meilleure adhésion au régime EAT-Lancet était associée à une augmentation des apports en fibres et acides gras polyinsaturés, ainsi qu’à une diminution des apports en graisses saturées et en alcool.
- L’apport en protéines (en g/kg de poids corporel) restait équivalent entre les groupes, quelle que soit l’adhésion au régime.
- Les apports en bêta-carotène, folates, vitamine C, magnésium, potassium et fer étaient plus élevés chez les participants avec une meilleure adhésion.
- En revanche, les apports en rétinol (vitamine A), vitamine B12 et niacine étaient plus faibles. Toutefois, ces différences n’ont pas entraîné de carence apparente :
- Le taux d’homocystéine, indicateur de déficit en B12, était le plus bas dans le groupe avec la meilleure adhésion.
- Aucune différence significative n’a été observée concernant la prévalence de l’anémie.
Les résultats sont restés cohérents après ajustement pour l’apport énergétique, et des analyses de sensibilité basées sur les besoins moyens (AR) ont confirmé les conclusions.
Conclusions et implications cliniques
Cette étude suggère que le régime EAT-Lancet, s’il est bien équilibré, permet de couvrir les besoins nutritionnels essentiels même chez des adultes âgés de 70 ans, sans entraîner de carences majeures en micronutriments.
Contrairement à certaines craintes, une alimentation durable axée sur les végétaux peut répondre aux besoins spécifiques des personnes âgées, à condition d’une diversité suffisante et d’un suivi nutritionnel adapté.
À retenir pour la pratique clinique :
- Le régime EAT-Lancet peut être adapté à la population gériatrique, en particulier pour prévenir les maladies chroniques tout en assurant un apport nutritionnel adéquat.
- Une attention particulière reste nécessaire sur certains micronutriments (notamment B12 et rétinol), surtout en cas de réduction significative des produits d’origine animale.
- Ces données soutiennent l’intégration progressive de modèles alimentaires durables dans les recommandations nutritionnelles pour les seniors.
Vers une alimentation à la fois saine, durable et adaptée à l’âge ?
Les résultats de cette étude apportent des éléments encourageants en faveur d’une transition alimentaire respectueuse de la santé individuelle et de la planète — même à 70 ans.
Source :
Hoyt et al. (2025) montrent que certains médiateurs inflammatoires, appelés leucotriènes cystéinyl, augmentent l’absorption des allergènes par l’intestin, ce qui peut favoriser la survenue de réactions anaphylactiques.
Bachtel et al. (2025) mettent en évidence que les mastocytes de l’intestin produisent des leucotriènes qui jouent un rôle clé dans la réaction anaphylactique après ingestion d’antigènes.