Pendant des décennies, les œufs ont été traités comme les petits délinquants du monde nutritionnel : jolis à voir, pratiques, riches en protéines, mais apparemment coupables d’empoisonner les artères. Le diagnostic standard ? Trop de cholestérol alimentaire = explosion du LDL = infarctus express. Et pourtant… une équipe de l’Université d’Australie-Méridionale (University of South Australia pour les bilingues du dimanche) vient de publier une étude qui casse cette vieille omelette.
Dans une recherche parue dans The American Journal of Clinical Nutrition, les chercheurs ont conduit une étude randomisée en cross-over — une vraie étude, pas une opinion Facebook — pour dissocier les effets du cholestérol alimentaire (youpi, les œufs) et des graisses saturées (bouh, les produits transformés, charcuteries et copains).
Résultat : deux œufs par jour, intégrés à un régime riche en cholestérol mais pauvre en graisses saturées, n’augmentent pas le taux de LDL. Pire (ou mieux ?) : ils peuvent même contribuer à le faire baisser.
Conclusion ? Le vrai danger ne se trouve pas dans le jaune d’œuf, mais plutôt dans le petit bout de bacon croustillant qu’on glisse à côté — ce traître.
Pourquoi c’est important pour vous, professionnels de santé :
- Parce que les maladies cardiovasculaires sont encore la première cause de mortalité dans le monde, et qu’il est temps d’adapter nos conseils nutritionnels à la lumière des données actuelles, et non des dogmes des années 1980.
- Parce que vos patients ont peur des œufs et pas des biscuits industriels. Allez comprendre.
- Parce que les œufs sont une source bon marché, complète et peu transformée de protéines, vitamines B, choline, antioxydants… et ils méritent un peu plus de respect.
Comme le dit le Pr Jonathan Buckley, chercheur principal de l’étude :
“Les œufs ont été injustement diabolisés à cause de leur taux de cholestérol, alors qu’ils sont pauvres en graisses saturées. Ce sont ces dernières, et non le cholestérol alimentaire, qui élèvent réellement le LDL.”
Traduction libre façon ChatGPT au bout du rouleau :
Ce ne sont pas les œufs qui vont flinguer vos artères. C’est le combo œufs-bacon-saucisse-croissant-beurre-fromage-culpabilité.
En pratique :
Oui aux œufs dans un régime équilibré, surtout si les graisses saturées sont limitées.
Non aux raccourcis nutritionnels hérités d’une époque où « graisse = mal » était la version santé du monstre sous le lit.
Source : Carter, S., Hill, A. M., Yandell, C., Wood, L., Coates, A. M., & Buckley, J. D. (2025, 6 mai). Impact du cholestérol alimentaire provenant des œufs et des graisses saturées sur les niveaux de cholestérol LDL : une étude croisée randomisée. The American Journal of Clinical Nutrition. https://doi.org/10.1016/j.ajcnut.2025.05.001
Financement : Cette étude a été financée par le Egg Nutrition Center.