Dans une étude qui sent bon la neurogastronomie, des chercheurs de l’USC ont mis en lumière des neurones spécialisés dans la mémorisation des repas. Oui, le cerveau se souvient de vos lasagnes de mardi soir, et il enregistre aussi l’heure à laquelle vous les avez englouties. Ces neurones, situés dans l’hippocampe ventral, créent ce que les chercheurs appellent des « engrammes de repas » : des souvenirs complexes liés à l’acte alimentaire.
Pourquoi c’est important ? Parce que quand ces neurones sont détraqués ou distraits (par exemple quand vous mangez en scrollant TikTok), le cerveau ne fixe pas bien l’information, et vous finissez par re-manger une heure plus tard comme si de rien était. Les rats de laboratoire à qui on a saboté ces neurones ont oublié où et quand ils avaient mangé, tout en conservant une mémoire intacte pour les autres tâches. Spécialisation extrême.
Le lien avec l’hypothalamus (régulateur de la faim) est clair : si le circuit hippocampo-hypothalamique est coupé, le résultat est simple – les rats mangent comme si chaque croquette était leur première.
L’implication pour les professionnels de santé est majeure : au lieu de simplement restreindre les calories, on pourrait viser à renforcer la consolidation mémorielle des repas pour aider à réguler la prise alimentaire. Autrement dit, manger en pleine conscience ne relève pas seulement du zen – c’est aussi de la neurologie pratique.
En bref : mémoriser un repas, ce n’est pas anodin. C’est littéralement une affaire de neurones spécialisés, et ils n’aiment pas que vous mangiez dans le noir en regardant une série. Même votre cerveau veut savoir ce qu’il y a à manger ce soir.
Source : https://www.usc.edu/