Une nouvelle étude publiée dans la revue Aging (vieillissement) par Villanueva et al. met en évidence l’impact potentiel d’une alimentation riche en methyl adaptogènes sur la réduction de l’âge épigénétique. Ces résultats, bien qu’issus d’un échantillon restreint, suggèrent des implications concrètes pour les stratégies nutritionnelles en prévention du vieillissement et des maladies chroniques associées.
Contexte scientifique
Le vieillissement biologique, mesuré notamment par les horloges épigénétiques (telles que l’horloge de Horvath), repose sur l’analyse des motifs de méthylation de l’ADN. Ces marqueurs sont désormais utilisés pour évaluer l’impact d’interventions sur le vieillissement à l’échelle cellulaire, indépendamment de l’âge chronologique.
Méthodologie
L’étude a porté sur un groupe d’hommes en bonne santé âgés de 50 à 72 ans, ayant complété un programme de huit semaines axé sur une alimentation végétale, associée à des recommandations en matière d’activité physique, de sommeil et de gestion du stress. L’analyse s’est ensuite concentrée sur les différences individuelles en termes de réponse épigénétique, en fonction des habitudes alimentaires spécifiques.
Résultats
Les chercheurs ont observé que les participants consommant en plus grande quantité des aliments identifiés comme “methyl adaptogènes” — notamment le curcuma, le romarin, l’ail, les baies, le thé vert et le thé oolong — présentaient une réduction plus marquée de leur âge épigénétique. Cette association est restée significative même après ajustement pour les facteurs confondants comme le poids ou l’âge biologique initial.
Ces aliments sont riches en composés bioactifs (polyphénols, flavonoïdes, etc.) qui influencent la régulation de l’expression génétique via la méthylation de l’ADN, processus central dans la biologie du vieillissement.
Implications cliniques
Ces résultats confirment et précisent les bénéfices d’une alimentation riche en végétaux, notamment dans le cadre de régimes de type méditerranéen ou japonais, déjà bien documentés pour leurs effets protecteurs contre les maladies chroniques.
Pour les professionnels de santé, cela ouvre la voie à des recommandations nutritionnelles plus ciblées, basées sur des mécanismes moléculaires mesurables. Il convient cependant de souligner que ces données doivent être confirmées par des études plus larges, sur des populations plus diversifiées, et en utilisant des outils épigénétiques de dernière génération.
Conclusion
Cette étude souligne le rôle potentiel de certains aliments dans la modulation de l’âge biologique à travers l’épigénétique. Bien que préliminaires, ces données renforcent l’intérêt d’intégrer des composés alimentaires bioactifs dans une stratégie de prévention du vieillissement et des pathologies chroniques qui y sont associées.
Source : Jamie L. Villanueva et al. (2025). Associations entre l’alimentation et une réduction de l’âge épigénétique : une analyse secondaire des données de l’étude sur l’alimentation, le mode de vie et la méthylation. Aging, 17(4), 994-1010. doi : 10.18632/aging.206240