Depuis plusieurs années, le paysage des stratégies nutritionnelles pour la prise en charge du diabète de type 2 s’est enrichi de pratiques dites « alternatives », souvent perçues au départ comme des tendances passagères. Mais à la lumière des récentes données cliniques, certaines approches sortent de l’ombre pour se poser comme de véritables outils thérapeutiques. C’est notamment le cas du jeûne intermittent de type 5:2 – une organisation hebdomadaire qui, d’un point de vue anthropologique, résonne curieusement avec des pratiques ancestrales et culturelles.
L’étude menée entre 2021 et 2024 au Premier Hôpital Universitaire de Zhengzhou a permis de comparer trois approches : la restriction calorique continue, l’alimentation à durée limitée (10 heures par jour), et la restriction énergétique intermittente (IER) selon le protocole 5:2. Les résultats parlent d’eux-mêmes : bien que tous les régimes aient permis une amélioration du poids et de l’HbA1c, c’est bien l’IER qui s’est distingué par une amélioration significative de la glycémie à jeun, de la sensibilité à l’insuline (Matsuda index) et de la réduction des triglycérides.
Ce qui frappe, au-delà des chiffres, c’est l’adhésion au protocole : 85 %. Autrement dit, les patients non seulement supportent bien cette approche, mais ils y reviennent. Et il y a peut-être là une piste d’explication culturelle, presque intuitive : deux jours de discipline hebdomadaire peuvent s’intégrer dans le rythme de vie, là où une restriction quotidienne devient souvent un fardeau psychologique. Dans certaines traditions spirituelles, on jeûne le lundi, on recommence le jeudi, et entre les deux, la vie suit son cours. Le protocole 5:2 semble puiser, consciemment ou non, dans cette sagesse rythmique.
D’un point de vue métabolique, espacer les jours de restriction pourrait éviter les adaptations négatives du métabolisme observées dans les régimes continus. En pratique clinique, cela signifie aussi moins d’effets secondaires (faible incidence d’hypoglycémies), et surtout une meilleure acceptabilité.
À l’heure où les recommandations nutritionnelles s’individualisent, il apparaît pertinent de considérer le jeûne intermittent bihebdomadaire non plus comme une tendance, mais comme une option thérapeutique sérieuse. Reste aux professionnels de santé à se l’approprier avec rigueur, tout en respectant le contexte culturel et psychosocial des patients. Car il ne s’agit pas seulement de calculer des calories, mais de composer avec le rythme, la patience et l’adhésion — tout ce qui, finalement, dépasse le métabolisme pour toucher à l’humain.
Source : The Endocrine Society. « Fasting twice a week could be a game-changer for type 2 diabetes. » ScienceDaily, 15 July 2025. <www.sciencedaily.com