Une mauvaise alimentation associée à un risque accru de diabète dans tous les gradients de risque génétique

Les facteurs de risque génétiques et la qualité du régime alimentaire sont associés de manière indépendante au diabète de type 2 ; un régime alimentaire sain est lié à un risque de diabète plus faible, quel que soit le niveau de risque génétique. Telle est la conclusion d’une étude portant sur plus de 35 000 adultes américains, publiée le 26 avril dans PLOS Medicine par Jordi Merino, du Massachusetts General Hospital (États-Unis), et ses collègues.
On sait que des facteurs tant génétiques que liés au mode de vie contribuent à la susceptibilité individuelle au diabète de type 2. Des études antérieures ont montré que l’adhésion à un mode de vie sain est associée à une réduction du risque de diabète de type 2 quel que soit le profil génétique, mais on ne savait pas si les profils génétiques interagissaient en partie avec les facteurs liés au mode de vie. Dans la nouvelle étude, les chercheurs ont analysé les données de trois vastes études de cohorte, incluant 35 759 professionnels de santé américains suivis pendant 902 386 années-personnes.
L’équipe a constaté que, indépendamment du risque génétique, une alimentation de faible qualité, par rapport à une alimentation de qualité élevée, était associée à un risque accru de 30 % de diabète de type 2 (Pinteraction=0,69). Le risque relatif de diabète de type 2 était de 1,29 (IC 95 % : 1,25-1,32, P<0,001) par augmentation de l’écart-type du score polygénique global — une mesure du risque génétique — et de 1,13 (1,09-1,17, P<0,001) par diminution de 10 unités de l’indice alternatif d’alimentation saine, une mesure de la qualité du régime alimentaire. L’association conjointe d’un régime alimentaire de faible qualité et d’un risque génétique accru était similaire à la somme du risque de chaque facteur seul (Pinteraction =0,30), ce qui confirme l’existence d’associations indépendantes. Cela dit, l’une des limites de l’étude est que l’échantillonnage de la cohorte ne peut pas nécessairement être généralisé à d’autres populations.
Merino ajoute : “Cette étude a fourni des preuves que le risque de diabète de type 2 attribué à un risque génétique accru et à une alimentation de faible qualité est similaire à la somme des risques associés à chaque facteur seul. Ces connaissances pourraient servir à informer et à concevoir de futures stratégies pour faire progresser la prévention du diabète.”
Source :https://journals.plos.org/plosmedicine/article?id=10.1371/journal.pmed.1003972#sec018