Un nouveau biomarqueur pourrait aider à mesurer l’adhésion au régime méditerranéen

Des chercheurs de l’université de Cambridge ont mis au point un nouveau moyen de déterminer si une personne suit un régime méditerranéen à l’aide d’un test sanguin. L’étude, qui a été publiée le 27 avril dans la revue en libre accès PLOS Medicine, suggère également qu’un régime méditerranéen est associé à un risque plus faible de diabète de type 2.
Des recherches antérieures ont indiqué que les personnes qui déclarent adhérer à un régime méditerranéen ont un risque légèrement plus faible de développer un diabète de type 2. Cependant, la nature subjective des déclarations volontaires rend difficile la confirmation de ce lien. Jusqu’à présent, aucun indicateur biologique objectif, ou biomarqueur, n’a été utilisé pour étudier le lien potentiel entre un régime méditerranéen et le risque de diabète de type 2.
L’équipe dirigée par Jakub Sobiecki a mis au point un nouvel indicateur de régime méditerranéen basé sur les biomarqueurs, qui intègre les niveaux de certaines molécules dans le sang. Les concentrations sanguines de 24 acides gras et de cinq caroténoïdes se sont révélées être des indicateurs efficaces pour déterminer si les participants à un essai clinique portant sur 128 personnes suivaient un régime méditerranéen. Les chercheurs ont utilisé les niveaux de ces molécules dans le sang d’une personne pour calculer un score de biomarqueur qui mesure le degré d’adhésion au régime.
Dans une étude portant sur 340 234 personnes vivant dans huit pays européens, l’équipe a appliqué le score du biomarqueur pour évaluer si les participants avaient développé un diabète de type 2, qui a été mesuré par des biomarqueurs pertinents. En comparant les 9 453 personnes qui ont développé un diabète de type 2 au cours du suivi avec les 12 749 participants qui n’ont pas développé la maladie, les chercheurs ont constaté que les personnes ayant un score de biomarqueur plus élevé, indiquant une plus grande adhésion à un régime méditerranéen, étaient moins susceptibles de développer un diabète de type 2.
Les chercheurs ont également demandé aux participants de déclarer eux-mêmes leur régime alimentaire à des fins de comparaison. Ils ont découvert que le score du biomarqueur identifiait un lien plus fort entre le régime méditerranéen et la réduction du risque de diabète de type 2 que l’autodéclaration. Cette découverte suggère que les études antérieures basées sur l’autodéclaration pourraient avoir sous-estimé le lien.
Les auteurs de l’étude affirment que même une légère amélioration de l’adhésion à un régime méditerranéen pourrait réduire de manière significative l’incidence du diabète de type 2. Ils notent toutefois que des recherches supplémentaires sont nécessaires pour valider et élargir ces nouveaux résultats, car on ne sait pas dans quelle mesure le score du biomarqueur est spécifique au régime méditerranéen.
Dans l’ensemble, les chercheurs estiment que la combinaison unique d’informations provenant d’un essai clinique diététique et d’une vaste étude de cohorte, permettant l’identification et l’application de biomarqueurs sanguins pour un modèle alimentaire, est passionnante et devrait motiver le développement de méthodes améliorées pour étudier les associations régime-maladie, qui sont généralement entravées par la dépendance à l’égard d’un rappel subjectif de l’alimentation.
Source :https://journals.plos.org/plosmedicine/article?id=10.1371/journal.pmed.1004221