Un lien entre le rythme circadien et le diabète ?

Les chercheurs ont montré que les gènes GCK, GCKR et récemment G6PC2 modulaient la glycémie à jeun dans des populations générales. Le but de ce travail est d’utiliser les approches pan-génomiques par puces à ADN pour identifier de nouveaux marqueurs de l’homéostasie glycémique et du DT2.
Patients et méthodes
Ils ont étudié 308 846 SNPs sur la glycémie à jeun (FPG) chez 2 151 sujets non-diabétiques. Le locus le plus associé a été étudié chez 16 094 sujets issus de populations générales françaises (Desir et Haguenau), danoise (Inter99) et finlandaise (NFBC86). L’association avec le DT2 a été testée chez 6 332 patients français et danois. Pour l’expression par RT-PCR, ils ont utilisé de l’ADNc humains et des cellules bêta triées humaines.
Résultats
Un seul SNP rs1387153 a montré une association significative avec FPG (P = 1,3×10−7 ; Pcorr = 0,04) qui a ensuite été confirmée par réplication (β = 0,06 mmol/L ; P = 7,6×10−29). Le rs1387153 n’est associé ni à l’Homa-IR ni à l’IMC alors qu’il est associé à une diminution de l’indice Homa % B (β = −5,82 % ; P = 3×10−5) ; l’effet sur les niveaux FPG passerait donc par une réduction de la sécrétion insulinique. En outre, le rs1387153 augmente le risque de DT2 (OR = 1,15 IC95 % [1,08-1,22], P = 6,3×10−5). Ce SNP est situé à 28 Kb en amont de MTNR1B qui produit le récepteur 2 à la mélatonine, (MT2). La mélatonine régule les rythmes circadien et saisonnier chez les vertébrés supérieurs. La voie de la mélatonine est aussi une cible pharmaceutique établie contre la dépression. Ils ont montré que MT2 est fortement exprimé dans la rétine et le diencéphale et est présent dans les cellules bêta humaines triées.
Conclusion
Cette étude établit un lien génétique fort entre le contrôle de la glycémie, le DT2 et le rythme circadien reliant aussi peut-être le métabolisme glucidique avec la dépression par manque de lumière. L’effet physiologique sur la sécrétion de l’insuline pourrait être direct sur la cellule bêta-pancréatique ou indirect via le rythme circadien. Des études génétiques complémentaires sont en cours pour identifier le(s) variant(s) causatif(s) du locus MTNR1B.