Comme mentionné dans cet article, la daidzéine possède de puissantes activités antioxydantes et œstrogéniques, ce qui a suscité un grand intérêt pour le développement d’un aliment fonctionnel contenant ce composé.
Chez les adultes, la daidzéine et d’autres phytoestrogènes sont bien tolérés et présentent de faibles niveaux de toxicité, tandis que chez les nourrissons, des rapports font état de leurs effets nocifs. Ces dernières années, on a assisté à une augmentation de la consommation de produits à base de soja. Pour une meilleure compréhension des propriétés de ces produits de soja, il serait nécessaire d’indiquer, en plus de la quantité, le type d’isoflavones que ces produits contiennent. Les technologies de transformation des aliments pourraient affecter à la fois la rétention et la distribution des différents isomères d’isoflavones présents dans les produits de soja. La transformation et/ou la perte de certaines isoflavones, notamment la génistéine et la daidzéine, peuvent affecter les caractéristiques nutraceutiques de ces produits de soja.
Bien que certains des avantages des isoflavones comme la daidzéine aient été démontrés, les effets secondaires (par exemple les problèmes potentiels de fertilité chez les hommes) d’une consommation élevée et prolongée de ces produits de soja doivent être étudiés de manière plus approfondie. En fait, les données des essais cliniques sont contradictoires et montrent des effets tant négatifs que positifs de la daidzéine sur la santé humaine. C’est pourquoi une normalisation et une documentation correctes de ces essais cliniques sont essentielles pour progresser dans l’étude des effets bénéfiques de la daidzéine sur la santé humaine. Bien qu’il soit possible de contrôler toutes les variables indépendantes dans les essais cliniques, la capacité de chaque individu à métaboliser la daidzéine dépend étroitement de la composition de son microbiote, de la capacité de ce microbiote à assimiler la dose administrée, et de la biodisponibilité différente de la daidzéine qui pourrait influencer l’hétérogénéité des données.
À l’avenir, l’utilisation de techniques de dépistage génétique pourrait représenter une grande avancée dans la médecine personnalisée. L’une des utilisations de ces techniques pourrait être l’évaluation de la prédisposition génétique d’un individu à métaboliser la daidzéine, ce qui pourrait aider dans un premier temps à sélectionner des groupes comparables pour les essais cliniques, puis à filtrer les bénéficiaires possibles d’un traitement à la daidzéine, en fonction de la capacité de l’individu à métaboliser ce phytoestrogène. Par ailleurs, la consommation de produits riches en soja devrait être surveillée par les médecins, notamment dans le cas de maladies pour lesquelles la daidzéine est connue pour jouer un rôle essentiel, comme le cancer du sein [148].
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