Nutrition restreinte en glucides et diabète sucré

La résistance à l’insuline se caractérise par des taux d’insuline élevés. Les approches les plus couramment utilisées pour traiter les affections causées par l’insulinorésistance, dont le diabète de type 2 (DT2), font appel aux médicaments. La prise en charge de l’insulinorésistance par des médicaments entraîne alors généralement la nécessité d’une “intensification des médicaments” pour améliorer le contrôle glycémique (1). Cependant, l’administration de médicaments comme l’insuline pour traiter l’insulinorésistance et/ou le DT2 ne guérit pas ces affections – elle perpétue, voire aggrave, l’insulinorésistance. Cette conséquence est particulièrement probable si le traitement médicamenteux entraîne une prise de poids, car la prise de poids entraîne une aggravation de l’insulinorésistance. Une autre approche du traitement de l’insulinorésistance consiste à utiliser des stratégies qui abaissent les taux sanguins d’insuline, y compris des traitements non pharmacologiques.
La médecine de l’obésité est une sous-spécialité médicale qui traite le DT2 en ciblant les facteurs sous-jacents de la résistance à l’insuline et du DT2 : l’obésité et le mode de vie. L’une des approches du mode de vie utilisées par les spécialistes de la médecine de l’obésité est un régime restrictif en glucides (2). Plusieurs études ont montré qu’un régime pauvre en glucides peut entraîner une amélioration, voire une inversion du DT2 (3, 4).
Étant donné qu’il existe de nombreux obstacles à la mise en œuvre de régimes restreints en glucides dans la pratique médicale, ce sujet de recherche invite à rédiger des articles sur l’utilisation de la restriction des glucides pour le DT2. Dans ce thème de recherche, les sujets des articles vont des aspects théoriques aux aspects pratiques de l’utilisation de la restriction des glucides pour inverser la résistance à l’insuline et le DT2.
Dans le premier article, Westman donne un point de vue souvent négligé sur la quantité relativement faible de glucose présente dans le sang humain à tout moment, et souligne l’importance des glucides alimentaires comme facteur majeur dans le traitement du DT2. Wheatley et al. passent en revue un grand nombre d’études sur la restriction des glucides et le traitement du DT2, en mettant également l’accent sur certaines des préoccupations courantes qui subsistent.
Ils présentent ensuite plusieurs séries cliniques qui démontrent l’efficacité des régimes pauvres en glucides en milieu clinique. Wolver et al. estiment que 70 à 90 % des patients ne prenaient plus d’insuline au bout d’un an, selon le niveau d’observance, et qu’ils présentaient une amélioration du contrôle glycémique et une perte de poids. Gavidia et Kalayjian s’attaquent au dogme selon lequel l’amélioration du diabète résulte d’une perte de poids et non d’un changement de régime alimentaire. Ils rapportent trois cas de réduction substantielle de l’hémoglobine A1C sans perte de poids cliniquement significative.
L’utilisation de régimes restreignant les glucides peut faire baisser la glycémie de façon spectaculaire le premier jour du changement de régime, de sorte que la réduction des médicaments (“déprescription”) est souvent nécessaire le premier jour du changement de régime. Cucuzzella et al. donnent des conseils sur la façon de déprescrire des médicaments lorsqu’on utilise un régime pauvre en glucides. Enfin, Griauzde et al. abordent les défis qui existent dans la traduction de la base de preuves de l’alimentation restreinte en glucides dans la pratique clinique.
La restriction des glucides constitue une approche intéressante pour traiter les affections causées par la résistance à l’insuline sans avoir recours aux médicaments. La restriction glucidique inverse la résistance à l’insuline en abaissant les taux de glucose et d’insuline dans le sang, et par une perte de masse grasse. Bien qu’aucune étude de prévention ne soit encore disponible, il est logique de supposer que l’utilisation de la restriction des glucides pourrait également être utile pour la prévention du surpoids, du prédiabète, du syndrome métabolique et du DT2. Il est logique d’étudier maintenant l’utilisation des régimes restreints en glucides pour la prévention des maladies, en particulier chez les enfants.