Une alimentation saine, en particulier la consommation régulière d’aliments riches en vitamine D, est un facteur protecteur contre la survenue de pathologie démentielle chez la personne âgée.
Outre ses propriétés traditionnellement reconnues de régulation du métabolisme phosphocalcique, la vitamine D est une hormone neurostéroïde indispensable au fonctionnement neurophysiologique (régulation de neurotransmetteurs et de neurotrophines) avec, en plus, une action neuroprotectrice anti-inflammatoire et anti-oxydante. Au contraire son insuffisance, extrêmement prévalente chez la personne âgée, pourrait engendrer des dysfonctionnements du système nerveux central, expliquant en partie les troubles cognitifs rencontrés dans cette population. L’épidémiologie est cohérente avec cette notion et rapporte une association entre hypovitaminose D et trouble cognitif, que ce soit en population âgée générale ou chez le malade Alzheimer. Les essais d’intervention confirment la relation de causalité et quantifient l’efficacité cognitive de la supplémentation vitaminique D chez la personne âgée, ce qui suscite des perspectives en matière de prévention primo-secondaire des troubles cognitifs chez la personne âgée par un apport exogène de vitamine D. En particulier, tandis que les traitements anti-démence symptomatiques actuellement disponibles ne font que ralentir transitoirement le déclin cognitif, les futures possibilités de traitement pourraient reposer sur des combinaisons médicamenteuses luttant contre plusieurs mécanismes neurodégénératifs à la fois. À ce titre, la vitamine D améliore l’efficacité de la mémantine en termes de protection neuronale et de prévention du déclin cognitif au cours de la maladie d’Alzheimer.
En conclusion, la correction de l’hypovitaminose D chez la personne âgée est justifiée du point de vue cérébral par de nombreuses études transversales et longitudinales rapportant une association entre concentrations de vitamine D basses et mauvaise performance cognitive, notamment une dysfunction exécutive. Les études observationnelles ont montré une association entre apports alimentaires insuffisants en vitamine D et troubles cognitifs, notamment un risque accru de maladie d’Alzheimer. Bien qu’aucun essai contrôlé contre placebo n’ait encore examiné l’efficacité cognitive des suppléments de vitamine D pour prévenir la maladie d’Alzheimer, plusieurs études quasi-expérimentales ont rapporté que les adultes âgés supplémentés en vitamine D amélioraient leur performance cognitive. Les seuls médicaments disponibles pour le moment dans le champ de la maladie d’Alzheimer sont symptomatiques et ne font que ralentir transitoirement, sans la stopper, son évolution. Un espoir repose sur le développement de médicaments multi-cibles, en particulier l’utilisation de vitamine D comme adjuvant aux médicaments standard anti-démence