Les bactéries buccales jouent-elles un rôle dans l’hypertension ?


On pense que le microbiote oral influence la régulation de la pression artérielle (PA). Cependant, les données épidémiologiques soutenant cette hypothèse sont limitées. Nous avons examiné les associations entre le microbiote oral, la tension artérielle et l’hypertension incidente chez les femmes ménopausées.

Des examens de base (1997-2001) ont été effectués sur 1215 femmes (âge moyen, 63 ans) au cours desquels la plaque sous-gingivale a été collectée, la PA a été mesurée et les antécédents médicaux et de style de vie ainsi que l’inventaire des médicaments ont été obtenus. La composition du microbiome de la plaque subgingivale a été mesurée par séquençage de l’amplicon du gène de l’ARN ribosomal 16S. La tension artérielle mesurée au départ a été définie comme normotensive (systolique <120 mm Hg et diastolique <80 mm Hg, pas d’utilisation de médicaments pour la tension artérielle ; n=429) ; élevée (systolique ≥120 mm Hg ou diastolique ≥80 mm Hg, pas d’utilisation de médicaments ; n=306) ; ou hypertension artérielle prévalente traitée (antécédents de diagnostic du médecin traités avec des médicaments ; n=480). L’hypertension incidente (375 cas parmi 735 sans hypertension traitée au départ) a été définie comme une hypertension nouvellement diagnostiquée par un médecin et traitée par des médicaments, signalée dans les enquêtes annuelles sur la santé (suivi moyen, 10,4 ans). L’analyse transversale a permis d’identifier 47 espèces bactériennes (sur 245 au total) qui différaient significativement en fonction de l’état de la tension artérielle de départ (P<0,05). L’analyse prospective a identifié 15 espèces bactériennes de base significativement (P<0,05) associées à l’hypertension incidente : 10 positivement (rapports de risque [RR] ajustés selon l’âge, 1,10-1,16 par écart-type d’abondance bactérienne) et 5 inversement (RR, 0,82-0,91). Les associations sont restées pratiquement inchangées après ajustement des facteurs démographiques, cliniques et de mode de vie ; elles étaient similaires lorsque l’analyse était limitée au groupe normotendu ; et leur ampleur était cohérente entre les strates d’âge initial, de tabagisme, d’indice de masse corporelle et de catégories de tension artérielle.

Des bactéries buccales spécifiques sont associées à l’état de base de la tension artérielle et au risque de développement de l’hypertension chez les femmes ménopausées. Des recherches sont nécessaires pour confirmer ces observations et élucider les mécanismes.

Source :https://www.ahajournals.org/doi/epub/10.1161/JAHA.121.021930

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