Les acides gras à chaîne courte comme lien entre l’alimentation et le risque cardiométabolique

L’alimentation a un impact profond sur les résultats de santé cardiométaboliques tels que l’obésité, la glycémie, les lipides sanguins et la pression artérielle. Ces dernières années, le microbiote intestinal est apparu comme l’un des principaux acteurs potentiels expliquant les effets de l’alimentation sur ces résultats. Cette étude vise à résumer les connaissances actuelles sur l’interaction entre l’alimentation et le microbiote intestinal, en se concentrant sur les métabolites microbiens dérivés de l’intestin, les acides gras à chaîne courte, et leur rôle dans la modulation du risque cardiométabolique.
De nombreuses études observationnelles et interventionnelles chez l’homme ont montré que les régimes riches en fibres ou complétés par des fibres prébiotiques ont un effet favorable sur la composition du microbiote intestinal, avec une diversité accrue accompagnée d’une augmentation des acides gras à chaîne courte et des bactéries qui les produisent. Les régimes riches en graisses, en particulier en acides gras saturés, ont eu l’effet inverse. Plusieurs études récentes indiquent que le microbiote intestinal module les réponses métaboliques au régime alimentaire, notamment en ce qui concerne la glycémie postprandiale et les taux de lipides sanguins. Cependant, les réponses métaboliques aux interventions alimentaires semblent varier en fonction de caractéristiques individuelles telles que l’âge, le sexe, l’origine ethnique, le microbiote intestinal existant et la génétique. Des études menées principalement sur des modèles animaux et des lignées cellulaires ont montré les voies possibles par lesquelles les acides gras à chaîne courte peuvent médier ces effets alimentaires sur la régulation métabolique. Les études d’intervention humaine semblent confirmer l’effet favorable des acides gras à chaîne courte dans les études animales, mais les effets peuvent être modestes et varier en fonction des cofacteurs pris en considération.
Il s’agit d’un domaine de recherche actif et en pleine expansion qui, dans un avenir proche, devrait nous permettre de mieux comprendre le rôle du microbiote intestinal et des acides gras à chaîne courte dans la modulation des réponses métaboliques à l’alimentation. Néanmoins, les résultats obtenus jusqu’à présent semblent confirmer les directives alimentaires actuelles qui encouragent la consommation d’aliments d’origine végétale riches en fibres et découragent la consommation d’aliments d’origine animale riches en acides gras saturés.
Source :https://lipidworld.biomedcentral.com/articles/10.1186/s12944-023-01803-5