Une nette diminution de la fertilité masculine a été observée au cours des 50 dernières années en Occident.
En cause, notamment : des changements de nos modes de vie et/ou des expositions environnementales délétères. En effet, on sait désormais qu’en réponse à certains stress, des modifications chimiques s’opèrent, non pas à l’intérieur de l’ADN (modification génétique), mais autour de cette molécule (modifications épigénétiques), lesquelles sont susceptibles d’affecter l’expression spécifique de certains gènes et ainsi affecter le bon fonctionnement d’un organe. Fait remarquable, ces altérations épigénétiques induites par l’environnement dans la lignée germinale mâle peuvent être transmises à la descendance et favoriser le développement chez les descendants de diverses pathologies (POHaD, pour paternal origins of health and disease).
Dans cette revue, les chercheurs se sont focalisés sur l’effet inter- et transgénérationnel de la nutrition et/ou de l’obésité (les deux n’étant pas toujours faciles à distinguer, particulièrement chez l’homme) sur la fertilité et la santé de la descendance. Cependant, comme décrit dans l’introduction, ce mode d’hérédité épigénétique n’est pas spécifique à la nutrition et d’autres stress environnementaux ont été répertoriés comme ayant un impact néfaste sur la santé reproductive de la descendance. Récemment, les résultats de l’équipe de Skinner suggèrent que des expositions ancestrales à des substances toxiques environnementales telles que le dithiothréitol (DTT) ou la vinclozoline, deux insecticides, induisent une hérédité épigénétique transgénérationnelle d’altérations transcriptomiques et épigénétiques des cellules de Sertoli, lesquelles sont associées à des anomalies du testicule. D’autres études supportent ce mode d’hérédité pour d’autres stress environnementaux. L’hérédité épigénétique induite par des stress environnementaux dans la lignée germinale mâle apparaît, ainsi, être un facteur important contribuant au développement de multiples pathologies, reproductives et autres.
Une meilleure connaissance de l’exposome paternel aiderait probablement à améliorer notre compréhension des origines préconceptionnelles de certaines maladies et à instruire et guider les politiques de santé publique dans le futur.
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