La régulation de la prise alimentaire et du poids corporel implique deux systèmes en interaction : (a) le système homéostatique (comprenant les régulateurs biologiques de la faim et de la satiété) et (b) le système non homéostatique (impliquant les concepts de renforcement et d’addiction à la nourriture).
Des études ont établi une forte composante génétique dans le comportement alimentaire et l’obésité. Le polymorphisme TaqI A1 (rs1800497) a déjà été associé au comportement alimentaire, à la diminution de la densité des récepteurs de la dopamine D2 (DRD2), à une masse corporelle plus élevée et au renforcement alimentaire, mais les relations avec l’addiction alimentaire restent floues.
L’objectif de cet article est d’évaluer l’association entre le polymorphisme rs1800497 et le comportement alimentaire, le renforcement alimentaire et la dépendance alimentaire chez des adultes chiliens.
Cette étude transversale a recruté un échantillon de convenance de 97 adultes obèses, 25 en surpoids et 99 de poids normal (18-35 ans). Les mesures anthropométriques ont été effectuées selon des procédures standard. Le comportement alimentaire a été évalué à l’aide de l’ : Yale Food Addiction Scale (YFAS), le Three Factor Eating Behavior Questionnaire et le Food Reinforcement Value Questionnaire (FRVQ). Le génotype DRD2 (rs1800497) a été déterminé par des tests taqman.
Vingt-deux pour cent des participants répondaient aux critères de l’addiction à la nourriture. L’addiction alimentaire était plus élevée chez les femmes que chez les hommes (26% vs 10,7%) et chez les obèses que chez les non-obèses (40% vs 6%). Il n’y avait pas de relation entre l’addiction alimentaire et le génotype DRD2. Cependant, lorsqu’on les stratifie en fonction du sexe et de l’état nutritionnel, les femmes obèses porteuses de l’allèle A1 obtiennent des scores plus élevés en matière d’alimentation émotionnelle et de renforcement de la consommation de snacks que les non porteuses.
Le polymorphisme DRD2 est associé à certains aspects hédoniques du comportement alimentaire, à savoir le renforcement alimentaire et l’alimentation émotionnelle, mais pas à la dépendance alimentaire, et cette association peut être modérée par le sexe et le statut d’obésité, les femmes obèses porteuses de cette variante génétique présentant un risque plus élevé.
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