Variants génétiques pour la prédiction du diabète sucré gestationnel et modulation de la susceptibilité par une intervention nutritionnelle basée sur un régime méditerranéen

“Le diabète sucré gestationnel (DSG) implique une pathogenèse sous-jacente complexe, avec un fond génétique spécifique et l’effet de facteurs environnementaux. Cette étude examine le lien entre un ensemble de polymorphismes mononucléotidiques (SNP) associés au diabète et le développement du DG chez les femmes enceintes de différentes ethnies, et évalue sa modulation potentielle avec une intervention clinique basée sur un régime méditerranéen.
2418 femmes de notre cohorte hospitalière de femmes enceintes dépistées pour un DG entre janvier 2015 et novembre 2017 (la Cohorte San Carlos, essai contrôlé randomisé pour la prévention du DG ISRCTN84389045 et étude du monde réel ISRCTN13389832) ont été évaluées. Le diagnostic de DSG a été posé selon les critères de l’International Association of Diabetes and Pregnancy Study Groups (IADPSG). Le génotypage a été réalisé par IPLEX MassARRAY PCR à l’aide de la plateforme Agena (Agena Bioscience, SanDiego, CA). 110 SNP ont été sélectionnés pour l’analyse sur la base de références bibliographiques choisies. Les analyses statistiques concernant les caractéristiques des patients ont été réalisées dans SPSS (Chicago, IL, USA) version 24.0. Les tests d’association génétique ont été réalisés à l’aide des logiciels PLINK v.1.9 et 2.0. L’analyse bioinformatique, avec cartographie des SNP, a été réalisée avec STRING, version 11.5.
Les contrôles de qualité ont permis de récupérer un total de 98 SNP et 1573 échantillons, 272 (17,3%) avec GDM et 1301 (82,7%) sans GDM. 1104 (70,2%) étaient caucasiens (CAU) et 469 (29,8%) hispaniques (HIS). 415 (26,4 %) faisaient partie du groupe témoin (CG), 418 (26,6 %) du groupe d’intervention nutritionnelle (IG) et 740 (47,0 %) du groupe du monde réel (RW). 40 SNP (40,8%) ont présenté une sorte d’association significative avec le DSG dans au moins un des tests génétiques considérés. L’intervention nutritionnelle a présenté une association significative avec le DSG, quelle que soit la variante considérée. Dans l’UCA, les variantes rs4402960, rs7651090, IGF2BP2 ; rs1387153, rs10830963, MTNR1B ; rs17676067, GLP2R ; rs1371614, DPYSL5 ; rs5215, KCNJ1 ; et rs2293941, PDX1 étaient significativement associés à un risque accru de GDM, tandis que les rs780094, GCKR ; rs7607980, COBLL1 ; rs3746750, SLC17A9 ; rs6048205, FOXA2 ; rs7041847, rs7034200, rs10814916, GLIS3 ; rs3783347, WARS ; et rs1805087, MTR, étaient significativement associés à une diminution du risque de DSG. Chez HIS, les variantes significativement associées à une augmentation du risque de DSG étaient les suivantes : rs9368222, CDKAL1 ; rs2302593, GIPR ; rs10885122, ADRA2A ; rs1387153, MTNR1B ; rs737288, BACE2 ; rs1371614, DPYSL5 ; et rs2293941, PDX1, tandis que les rs340874, PROX1 ; rs2943634, IRS1 ; rs7041847, GLIS3 ; rs780094, GCKR ; rs563694, G6PC2 ; et rs11605924, CRY2 étaient significativement associés à une diminution du risque de DG.
Nous identifions un noyau de SNP dans leur association avec le diabète et le GDM dans une grande cohorte de patients de deux principales ethnies provenant d’un seul centre. L’identification de ces variants génétiques, même dans le cadre d’une intervention nutritionnelle, est jugée utile pour concevoir des stratégies préventives et thérapeutiques.”
Source :https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/fendo.2022.1036088/full