Sécheresse buccale (xérostomie)Xerostomia

La xérostomie ou sécheresse buccale est une plainte buccale fréquente, véritable handicap pour de nombreux patients.
Les causes sont diverses, mais dominées par les étiologies médicamenteuses. Les traitements, même s’ils restent actuellement insatisfaisants, visent à améliorer le confort buccal et la qualité de vie des patients, et à prévenir ou traiter les complications locales secondaires à cette sécheresse. Les traitements agissent soit en stimulant les glandes s’il persiste du tissu salivaire fonctionnel, soit en humectant ou lubrifiant les muqueuses buccales avec des salives artificielles.
Le traitement étiologique
Il est souvent difficile. Dosimétrie et protection des glandes salivaires principales lors de la radiothérapie cervico-faciale, diminution ou suppression des médicaments sialoprives. Les traitements de la sécheresse restent actuellement peu satisfaisants. Il faut rappeler au patient de s’hydrater suffisamment (1,5 litre d’eau/jour). Il existe des « petits moyens » de stimulation salivaire : gomme à mâcher sans sucre , bonbons acidulés ou mentholés sans sucre, eaux gazeuses et/ou citronnées, noyaux de fruits (stimulation mécanique) ou d’hydratation de la muqueuse : brumisateur d’eau minérale, gorgée d’eau… Il est recommandé de ne pas surchauffer les logements l’hiver et d’utiliser des saturateurs et des humidificateurs d’atmosphère.
Les traitements de stimulation
Les plus utilisés, lorsqu’il persiste une sécrétion salivaire partielle, sont des sialagogues à base de chlorhydrate de pilocarpine, agoniste muscarinique commercialisé sous le nom de Salagen® (AMM dans les xérostomies post-radiques et le syndrome de Gougerot–Sjögren) ou en préparation magistrale (gélules à 2,5 mg ou 5 mg) contre indiqués en cas d’asthme non stabilisé, d’iridocyclite et de glaucome à angle fermé. Le traitement est débuté à demi dose afin d’en apprécier la tolérance puis augmenté progressivement pour atteindre une dose efficace de 20 mg/jour. Les effets secondaires sont fréquents, peu sévères (hypersudation, nausées, bouffées de chaleur, céphalées), mais souvent responsables de l’arrêt précoce du traitement. La Céviméline (Exovac®), dérivé de l’acétylcholine, non commercialisée en France, serait mieux supportée. La teinture mère de Jaborandi® a une teneur variable en pilocarpine et un fort titre en alcool, qui peuvent rendre son utilisation risquée. La plante peut être utilisée sous sa forme homéopathique, moins rapidement active mais bien tolérée, intéressante notamment chez les personnes âgées. D’autres traitements comme l’éserine oxyde salicylate (Génésérine 3® en granules) ou l’anétholtrithione (Sulfarlem S25®) largement prescrit, n’ont pas fait la preuve de leur efficacité sur l’augmentation de la sécrétion salivaire.
Les traitements des xérostomies totales ne peut être que substitutif : les salives artificielles seraient la solution idéale si leur adhésivité aux muqueuses buccales pouvait être maintenue plusieurs heures. Les produits commercialisés contiennent des mucines ou de la carboxyméthylcellulose qui tentent de les rapprocher de la viscosité salivaire, mais sont encore loin des résultats escomptés. Ils sont commercialisés sous forme de sprays (Artisial®, Elgydium clinic®, Aequasyal®) ou de gel (Oralbalance®, GUM hydral®) , ils améliorent le confort buccal mais on un effet transitoire. Des traitements homéopathiques ou oligothérapiques sont parfois utilisés en solution alternative avec une action sur la trophicité des muqueuses plutôt que sur la sécrétion salivaire améliorant ainsi le confort buccal mais ils n’ont pas encore apporté la preuve scientifique de leur efficacité. Un espoir thérapeutique pourrait venir du développement de l’utilisation de cellules souches salivaires . Le traitement doit prévenir les complications chaque fois que cela est possible : hygiène buccodentaire rigoureuse avec utilisation de pâtes dentifrices fluorées diminuant la fréquence des caries, nettoyage soigneux des prothèses mobiles ; régime alimentaire équilibré et non cariogène ; bains de bouche bicarbonatés à préférer aux solutions antiseptiques du commerce, le plus souvent à base d’alcool, irritants et accentuant la sécheresse. La consommation de tabac, d’alcool, de café et de thé en grandes quantités est à proscrire car elle accentue la sécheresse buccale. Certains aliments épicés ou acides sont agressifs et irritants sur des muqueuses sèches et fines, et ont souvent été déjà écartés de l’alimentation par les patients.
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