Les effets néfastes des mélanges de métaux et de résidus de médicaments sur la santé


Une étude menée sur des souris par l’université de Cordoue prouve que l’exposition à des mélanges contaminants de métaux et de résidus de médicaments augmente les dommages pour la santé et évalue les effets positifs d’un régime alimentaire enrichi en sélénium pour réduire ces dommages.

L’homme est exposé quotidiennement, par le biais de l’environnement et de son alimentation, à des substances externes qui peuvent être nocives pour sa santé. Les métaux et les résidus de produits pharmaceutiques, par exemple, à fortes doses, contaminent l’eau et les aliments, créant des mélanges où ils peuvent interagir, ce qui augmente leur toxicité individuelle.

L’analyse des effets de la pollution environnementale sur les organismes est essentielle pour élaborer des réglementations établissant des doses maximales de ces polluants pour les personnes. Mais qu’en est-il des mélanges de polluants ? Que se passe-t-il lorsque, même face à des doses acceptées, les différents composés interagissent entre eux ?

Pour comprendre les effets sur la santé de l’exposition à ces “cocktails de contaminants”, une équipe du département de biochimie et de biologie moléculaire de l’université de Cordoue, composée de Nieves Abril, Paula Huertas, María José Prieto et Juan Jurado, a évalué, chez la souris, la toxicité d’un mélange de contaminants très répandu dans l’environnement et qui s’accumule le long de la chaîne alimentaire : une combinaison de métaux (arsenic, cadmium, mercure) et de médicaments (diclofénac, fluméquine).

Afin de déterminer comment ces composés interagissent entre eux, “nous avons étudié l’exposition contrôlée de souris à ce mélange et analysé comment il affecte les protéines du foie, c’est-à-dire comment leur protéostase hépatique change lorsqu’elles ingèrent ces mélanges de contaminants pendant deux semaines”, explique le professeur Nieves Abril.

Leur conclusion est négative : l’effet cocktail crée une synergie entre ces composés, ce qui augmente les dommages pour la santé lorsque les composés agissent ensemble.

“Nous avons utilisé une technique de détection massive des protéines (shotgun proteomic), qui nous a permis de comparer la façon dont les protéines du groupe exposé au mélange de contaminants étaient modifiées par rapport au groupe témoin”, a expliqué Mme April.

Parmi les protéines affectées, ils en ont sélectionné 275 comme sentinelles pour vérifier ce qui changeait et, après analyse informatique, ils ont pu déterminer les voies métaboliques altérées et leurs conséquences sur la santé. Ces analyses ont révélé une réponse de défense disproportionnée ayant un effet contraire et néfaste sur le système.

Le chercheur souligne que “bien que ces polluants aient généré de l’oxydation dans les cellules séparément, lorsqu’ils ont agi ensemble, nous avons constaté que l’oxydation était si intense que toutes les réponses de défense antioxydantes étaient activées en permanence, sans être désactivées, ce qui finit par causer des dommages et l’arrêt du fonctionnement de nombreuses protéines”. Les analyses ont montré une expression soutenue de la réponse médiée par NRF2, qui est le régulateur qui met en mouvement une bonne partie des défenses antioxydantes, ce qui a provoqué une réduction du stress.

Le sélénium comme espoir

L’étude est également porteuse d’espoir, car le sélénium pourrait être un moyen de réduire les dommages causés par l’exposition à ces polluants. Un troisième groupe de souris a reçu des doses de sélénium, un minéral que l’on trouve souvent dans les suppléments vitaminiques vendus en pharmacie, et les analyses protéomiques ont montré un soulagement des dommages moléculaires causés par les polluants.

Le sélénium est lui-même un oxydant, mais à faible dose, il active les réponses de manière contrôlée, prédisposant l’organisme à une meilleure défense. Les résultats de cette expérience, rendue possible grâce aux services de soutien à la recherche (SCAI) et aux animaux d’expérimentation (SAEX), ont permis d’approfondir les connaissances sur les effets des polluants auxquels la société est exposée quotidiennement et d’entrevoir un moyen de réduire les dommages qu’ils produisent grâce à l’utilisation du sélénium.

Source : https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0048969723051835?via%3Dihub

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