La découverte d’un nouveau processus immunitaire qui régule l’inflammation dans la graisse humaine pourrait aider à gérer l’obésité

Des scientifiques irlandais et allemands viennent d’identifier comment des cellules immunitaires spécifiques peuvent travailler ensemble dans la graisse pour provoquer une inflammation qui conduit à la prise de poids et à l’obésité. Leurs travaux mettent en évidence de nouvelles pistes pour exploiter la régulation de cette inflammation dans le tissu adipeux, suggérant ainsi de nouveaux moyens de gérer l’obésité [mercredi 9 mars 2022].
On observe une épidémie mondiale d’obésité chez les adultes et les enfants, les personnes obèses étant prédisposées à développer un diabète, des maladies cardiovasculaires et un cancer. De nouvelles thérapies sont nécessaires pour aider à résoudre ce problème.
Dans leurs recherches, les scientifiques ont identifié comment les “protéines de contrôle” et les cellules immunitaires modifient les cellules inflammatoires dans le tissu adipeux pour provoquer l’obésité. Chez les personnes obèses (indice de masse corporelle IMC> 30 kg/m²), ces modifications de l’expression des points de contrôle dans la graisse viscérale permettaient de prédire le poids de la personne.
Les scientifiques ont ensuite montré que les modifications des protéines des points de contrôle immunitaires chez les souris soumises à un régime occidental “riche en graisses” étaient liées à une réduction spectaculaire du développement de l’obésité et du diabète.
L’étude, qui vient d’être publiée dans la revue biomédicale internationale de premier plan Science Translational Medicine, a été dirigée par le professeur Padraic Fallon, de la faculté de médecine du Trinity College de Dublin, et le Dr Christian Schwartz, ancien boursier EMBO à Trinity et désormais chercheur principal à l’hôpital universitaire d’Erlangen.
Le professeur Fallon a commenté : “Ce nouveau processus de régulation des points de contrôle des cellules de la graisse viscérale des personnes obèses nous permet de mieux comprendre comment le système immunitaire contrôle la prise de poids induite par l’alimentation, qui peut conduire à des maladies telles que l’obésité et le diabète de type 2.
“Notre découverte a des répercussions plus larges sur la manière dont l’obésité influence la comorbidité avec d’autres maladies, comme l’a montré la pandémie COVID-19, où les personnes obèses infectées par le SRAS-CoV-2 sont plus susceptibles de développer une maladie grave nécessitant des soins intensifs et présentent également un risque accru de mortalité.”
Le Dr Schwartz commente : “Dans notre étude, nous avons analysé la fonction des points de contrôle immunitaires sur des cellules spécifiques et il est fascinant de constater qu’un petit changement sur l’une des nombreuses populations de cellules dans la graisse a un tel impact sur l’issue de la maladie. Ce n’est que grâce à nos efforts de recherche fondamentale utilisant des modèles précliniques que nous avons pu avoir accès à des échantillons de patients et relier nos résultats à la maladie humaine. Il sera intéressant d’étudier maintenant comment nous pouvons manipuler ce point de contrôle sur des populations cellulaires spécifiques d’intérêt pour aider les personnes souffrant d’obésité.”
Source :https://www.tcd.ie/news_events/articles/discovery-of-new-immune-process-that-regulates-inflammation-in-human-fat-may-help-manage-obesity/