Halitose: du diagnostic à la prise en charge


L’halitose, en d’autres termes, la mauvaise odeur buccale est un problème de santé multifactoriel important qui affecte la vie psychologique et sociale des individus et constitue la raison la plus courante de consultation chez le dentiste après la carie dentaire et la maladie parodontale.

De quoi est composée l’halitose ?

Elle est formée de molécules volatiles présents pour des raisons pathologiques ou non pathologiques et provient d’une source orale ou non orale.

Ces composés volatils sont soit :

Des composés soufrés :  

Principalement responsables de l’halitose intra-orale, les bactéries les produisent par des réactions enzymatiques d’acides aminés soufrés ou bien des produits du sulfure d’hydrogène et du méthylmercaptan à partir de sérum.

Il existe aussi des composés soufrés qui sont responsable de l’halitose extra orale comme le sulfure de diméthyle transmit par le sang.

D’autres composée contribuent à sa formation comme :

Les composés aromatiques, des composés azotés, des amines, des acides gras à chaîne courte, des alcools, des composés phényliques, des composés aliphatiques et des cétones.

Quels sont Les bactéries responsables de la dégradation de ces composés ?

Sont principalement les bactéries grames négatives et les anaérobies protéolytiques obligatoires principalement retenues dans le revêtement de la langue et les poches parodontales

Mécanisme d’action des bactéries 

Les fluctuations de la température l’élimination des substances à l’état gazeux par la cavité buccale fournissent un environnement propice à la croissance bactérienne

Ces bactéries dégradent les substrats organiques (tels que le glucose, les mucines, les peptides et les protéines présentes dans la salive, le liquide crevical, les tissus mous buccaux et les débris retenus) et produisent des composés odorants

Quels sont les formes de l’halitose ?

Soit intra orale dans la cavité buccale, elle est la source de 90% des cas.

 Le flux de salivaire influencé par certain médicament comme la cyclosporine ou des bloqueurs des canaux calciques entraînent une réduction du flux et l’augmentation de l’intensité des composés soufrés. Le diabète entraîne une xérostomie responsable de la formation d’halitose.

Les pathologies de la cavité buccale, le cancer de la bouche et les ulcérations, les extractions / cicatrisation des plaies ou prothèses, gardées pendant la nuit ou mal nettoyées, les restaurations dentaires mal adaptées sont une source d’odeur buccale.

 Même les individus avec une bonne hygiène peuvent avoir l’halitose en raison des rétentions de bactéries à la surface de la langue.

L’halitose provenant de sources non orales

Ce type d’halitose a de nombreuses sources :

– Les problèmes du système respiratoire : exemple une sinusite, une fente palatine, une corps étrangère dans le nez, une amygdalite pharyngée, une infection pulmonaire, et une bronchite.

– Les maladies gastro-intestinales : l’ulcère peptidique, la présence du H pilory dans la cavité buccal relargues des composés soufrés volatils.
En cas d’obstruction intestinale, une odeur de bouche fécale peut être détectée, les poches pharyngiennes provoquent une rétention alimentaire.

– Les maladies hépatiques : en raison d’une fonction hépatique réduite, les déchets sont éliminés par les poumons, ce qui provoque une odeur sucrée.

– L’insuffisance rénale chronique : est associée à des taux élevés d’azote dans l’urée sanguine et à des débits salivaires faibles. La dialyse péritonéale diminue le problème.  L’odeur dispersée est une odeur urémique typique associée à une bouche sèche.

– Des troubles du système endocrinien : telle qu’une acidose chez les diabétiques ou une menstruation (souffle menstruel), des troubles du métabolisme tels que la triméthylaminurie et l’hyperméthioninémie sont une source de l’halitose.

Autres causes d’halitose

Les produits diététiques tels que l’ail, les oignons et les aliments épicés provoquent une odeur désagréable transitoire. L’alcool, le tabac, les solvants, l’hydrate de chloral, les nitrites et nitrates, le diméthylsulfoxyde, le disulfirame, les phénothiazines, les amphétamines, le suplatastsilate et le paraldéhyde peuvent avoir le même effet.

 Les méthodes d’évaluation de l’halitose garantissant la distinction entre pseudo-halitose et halitophobie

Les méthodes d’évaluation de l’halitose garantissent la distinction entre pseudo-halitose et halitophobie. Pour ces raisons, son le diagnostic et l’évaluation de sa gravité (états pathologiques des patients, qu’il s’agisse d’une halitose véritable, d’une pseudo-halitose ou d’une halitophobie) sont très importants.

Par conséquent, la méthode de diagnostic et les outils ont été développés, les plus utilisées chez les dentistes sont le test BANA et les capteurs chimiques

Le traitement :

Elle peut être traitée si son étiologie peut être détectée correctement. Par conséquent, la question la plus importante pour le traitement de l’halitose est la détection de l’étiologie.

La réduction de la charge bactériennes est primordiale et cette réduction est réalisée par :

-Traitement intra oral  :

Le traitement des caries dentaires et éliminations des restaurations défectueuses et les remplacé par des nouvelles en respectant la biocompatibilité tissulaire.

Le traitement des dents nécrosées.

Réalisation de nouvelles prothèses afin de réduire la rétention alimentaire.

La prise en charge des maladies parodontales par un détartrage et un surfaçage radiculaire qui peuvent atténuer la profondeur des poches parodontales et la gravité de l’inflammation gingivale. L’utilisation d’un bain de bouche antiseptique lors du traitement parodontales.

L’utilisation correcte des brosses, du fil dentaire et des brosses inter-dentaires, le revêtement de la langue doit être nettoyé avec un nettoyeur de langue.

Les pâtes dentifrices contenant du fluorure d’étain, du zinc ou du triclosan semblent avoir prouvé leur effet bénéfique sur la réduction de la mauvaise odeur buccale pendant une période limitée.

-Traitement des causes extra oral :

La xérostomie peut être un oubli dû à un examen clinique superficiel. Cette condition réduit chez les patients l’effets protecteurs et le lavage mécanique de la salive. Les raisons de la xérostomie doivent être examinées en détail. Si une xérostomie est causée par une radiothérapie de la tête et du cou ou par une pathologie des glandes salivaires, les produits à base de salive artificielle doivent être suggérés aux patients.

Si la mauvaise haleine a des causes non buccales telles que des maladies respiratoires, gastro-intestinales et hépatiques, rénales, endocriniennes ou hématologiques, le mieux est de consulter le spécialiste. Si la maladie proprement dite n’est pas correctement diagnostiquée et traitée, les effets de la mauvaise haleine affecteront la vie sociale de la personne et deviendront désagréables. En conséquence, les devoirs du dentiste en cas de mauvaise haleine causale extra-orale sont informés du patient sur l’origine de la mauvaise haleine et l’envoient au spécialiste.

-Les probiotiques :

Récemment, plusieurs études ont été menées pour remplacer des bactéries responsables de la mauvaise haleine par des probiotiques tels que Streptococcus salivarius, Lactobacillus salivarius ou Weissella cibaria. L’objectif est d’empêcher le rétablissement de bactéries pathogènes et de limiter ainsi la réapparition de mauvaises odeurs orales sur une période prolongée. L’administration orale des lactobacilles probiotiques non seulement semblait améliorer l’halitose physiologique, mais aussi des effets bénéfiques sur les saignements au sondage des poches parodontales.

-Méthodes traditionnelles :  

Les connaissances traditionnelles des plantes médicinales utilisées par plusieurs civilisations et jusqu’à présent devraient être intégrées à la dentisterie moderne.

Le traitement de l’halitose par les plantes à fait l’objet de plusieurs études dans plusieurs régions dans le monde comme l’Inde, l’Iran, la Chine, en Afrique du nord et l’Afrique centrale.

L’anise, la menthe,le thyme, le miswak, l’écorce de cannelle ces plantes sont connues pour leurs vertus millénaires et sont utilisées soit on les mâchant, les frottant sur les dents et la langue ou bien sous forme d’infusion pour gargariser la gorge.  Elles sont utilisées Le matin et après chaque repas pour prévenir les odeurs.  Les racines des plantes ont donné de bon résultat et elles ont contré l’effet néfaste de la mauvaise odeur par exemple : la racine de réglisse, favorise l’action anti-cavitaire, réduit la plaque et a un effet anti-moisissure.

Les huiles essentielles apportent aussi un effet significatif dans le traitement de l’halitose citant comme exemple le girofle, le romarin, le thym (Thymus vulgaris), et le citron.

Références : 

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3931197/

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5944123/

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