Efficacité et sécurité de la supplémentation en corps cétoniques ou des régimes cétogènes pour la maladie d’Alzheimer : Une mini revue


La maladie d’Alzheimer (MA) est le trouble neurodégénératif lié à l’âge le plus fréquent, sans qu’aucun traitement curatif ne soit disponible à ce jour. Parallèlement au dépôt cérébral de peptide β-amyloïde et de tau hyperphosphorylé, la neuroinflammation déclenchée par la réponse immunitaire innée dans le système nerveux central, joue un rôle central dans la pathogenèse de la maladie d’Alzheimer. Le glucose représente généralement le principal carburant du cerveau. Le métabolisme du glucose a été mis en relation avec la neuroinflammation, mais aussi avec les lésions de la maladie d’Alzheimer. L’hyperglycémie favorise le stress oxydatif et la neurodégénérescence. L’insulinorésistance (par exemple, dans le diabète de type 2) ou de faibles niveaux d’IGF-1 sont associés à une production accrue de β-amyloïde. Cependant, en l’absence de glucose, le cerveau peut utiliser un autre carburant : les corps cétoniques (KB) produits par l’oxydation des acides gras. Au cours de la dernière décennie, des interventions cétogènes, c’est-à-dire des régimes cétogènes (KD) avec un apport très faible en glucides ou une supplémentation cétogène (KS) basée sur la consommation de triglycérides à chaîne moyenne (TCM), ont été étudiées dans des modèles animaux de la maladie d’Alzheimer, ainsi que chez des patients atteints de cette maladie. Ces études interventionnelles ont rapporté des améliorations cliniques intéressantes chez les animaux et une diminution de la neuroinflammation, de l’accumulation de β-amyloïde et de tau. Dans les études cliniques, la supplémentation cétogène et les régimes cétogènes ont été associés à une meilleure cognition, mais aussi à une amélioration du métabolisme cérébral et des biomarqueurs de la maladie d’Alzheimer. Cette revue résume les preuves disponibles concernant la supplémentation cétogène/les régimes cétogènes comme options thérapeutiques pour les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. Nous discutons également des problèmes actuels et des effets indésirables potentiels associés à ces interventions nutritionnelles. Enfin, nous proposons un aperçu des essais enregistrés en cours et à venir dans ce domaine prometteur.

Les régimes cétogènes ou la supplémentation en TCM peuvent représenter des options prometteuses pour lutter contre les symptômes cognitifs de la maladie d’Alzheimer, notamment au stade prodromique de la maladie. De plus en plus de données suggèrent que les régimes cétogènes pourraient améliorer les performances cognitives et, espérons-le, retarder le déclin cognitif dans la maladie d’Alzheimer. De vastes essais contrôlés randomisés avec un suivi à long terme et des résultats cliniques et biologiques appropriés (tels que les biomarqueurs du métabolisme du LCR ou du cerveau) sont nécessaires pour répondre aux questions soulevées dans cette revue. Une attention particulière doit être accordée à l’apparition d’effets indésirables (malnutrition et perte de poids, symptômes digestifs) et à l’adhésion au régime, surtout si ces interventions sont envisagées à long terme, comme pour le traitement de l’épilepsie pharmacorésistante. On ignore encore si les gains cognitifs se maintiennent après l’arrêt des régimes cétogènes (ou de la supplémentation cétogène).

Le type de régime cétogène le mieux adapté à la maladie d’Alzheimer mérite d’être étudié plus avant : les régimes très restrictifs peuvent permettre une cétose plus rapide, mais augmentent le risque de mauvaise observance. Récemment, le régime méditerranéen a également été adapté pour respecter les lignes directrices des régimes cétogènes, et pourrait représenter une option prometteuse pour traiter les symptômes des troubles neurodégénératifs.

Source : Efficacy and Safety of Ketone Supplementation or Ketogenic Diets for Alzheimer’s Disease: A Mini Review (nih.gov)

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