Croissance précoce en fonction de la teneur en protéines des préparations infantiles : résultats des cohortes EDEN et ELFE


Une croissance rapide dans les premiers mois de vie est associée à un risque plus élevé d’obésité plus tard dans la vie.

Par ailleurs, des essais contrôlés randomisés (ECR) ont montré que les enfants consommant une préparation infantile avec une teneur élevée en protéines (2,90 g de protéines/100 kcal) avaient un poids plus élevé jusqu’à 24 mois que ceux consommant une préparation infantile avec une faible teneur (1,77 g/100 kcal), ces derniers ayant un poids moyen se rapprochant des enfants allaités exclusivement. Dans ce contexte, l’objectif de cette analyse était d’évaluer l’association entre la teneur en protéines de préparations infantiles, parmi l’ensemble de la gamme disponible en France, et la croissance des enfants jusqu’à 18 mois.
Les analyses ont combiné les données de la cohorte mère-enfant EDEN et de la cohorte de naissance Elfe, dont les recrutements se sont déroulés respectivement avant et après la publication de ces essais. Les analyses ont concerné les enfants allaités moins d’un mois, classés en 5 groupes selon la teneur en protéines de la préparation infantile consommée à 4 mois (n = 2574). Une seconde analyse incluant les nourrissons allaités exclusivement pendant au moins 3 mois a également été réalisée (n = 5846). Les associations entre la teneur en protéines des préparations infantiles et les z-scores du poids-pour-âge et de l’IMC-pour-âge à 6, 12 et 18 mois ont été analysées à l’aide de régressions linéaires ajustées sur les principaux facteurs de confusion incluant les IMC parentaux et le z-score à 1 mois du paramètre étudié et sur des variables liées aux cohortes.
La teneur moyenne en protéines dans les préparations infantiles était supérieure dans l’étude EDEN (2,4 g/100 kcal) comparée à l’étude ELFE (2,0 g/100 kcal). L’analyse combinée des données des deux cohortes a permis de montrer que la teneur en protéines dans les préparations infantiles consommées à 4 mois était associée positivement aux z-scores du poids et de l’IMC à 6, 12 et 18 mois (à 6 mois pour 1 g/100 kcal, β[IC95 %] = 0,14 [0,05 ; 0,23] pour le poids et 0,25 [0,16 ; 0,34] pour l’IMC). Ainsi, à 6 mois, par rapport au groupe de teneur intermédiaire (2,1–2,5 g/100 kcal), les nourrissons recevant une préparation infantile à teneur en protéines très élevée (> 2,8 g/100 kcal) avaient un z-score de l’IMC-pour-âge plus élevé (β[IC95 %] = 0,20 [0,01 ; 0,39]) tandis que ceux du groupe à très faible teneur en protéines (< 2,0 g/100 kcal) avaient un z-score de l’IMC-pour-âge inférieur (β[IC95 %] = −0,09 [−0,16 ; −0,03]). À chaque âge, les nourrissons allaités exclusivement au moins 3 mois avaient des z-scores de poids et d’IMC inférieurs à ceux consommant uniquement des préparations infantiles depuis l’âge d’un mois.
La publication des résultats des ECR s’est accompagnée d’une baisse de la teneur moyenne en protéines des préparations infantiles. Nos résultats ont permis de confirmer, en conditions réelles d’utilisation, l’association positive entre les teneurs en protéines disponibles dans les préparations infantiles et la croissance du poids et de l’IMC jusqu’à 18 mois. Des analyses avec la croissance future seront aussi réalisées.
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