L’une des principales causes de la perte des dents est l’inflammation et l’affaiblissement des structures de soutien des dents causés par une infection bactérienne, une condition communément appelée “parodontite”.
La cavité buccale abrite une myriade de micro-organismes, notamment des bactéries qui entretiennent généralement une relation “symbiotique” (mutuellement bénéfique) ou neutre avec l’hôte, mais qui sont également capables de déclencher de nombreuses maladies.
L’agrégation de la communauté bactérienne en “biofilms” est souvent associée au développement d’infections, dont la parodontite. Les options thérapeutiques actuellement disponibles s’avérant souvent inadéquates, il est urgent de mieux comprendre le début et le développement de la maladie. Dans une étude publiée dans l’International Journal of Environment and Public Health Research, un groupe de chercheurs dirigé par le professeur adjoint Naoki Toyama de l’université d’Okayama, au Japon, révèle des résultats perspicaces qui pourraient donner de nouvelles orientations aux stratégies de traitement de la parodontite.
La physiologie d’un individu affecte directement le développement de l’infection. Les différences génétiques entre les hôtes contribuent aux différences de sensibilité à des agents pathogènes spécifiques et aux chances de développer certaines maladies. Dans leur étude, le Dr Toyama et ses collègues ont cherché à comprendre les microbes associés à la présence de la parodontite et les facteurs génétiques de l’hôte qui pourraient faciliter le développement de ces affections. Le Dr Toyama explique la motivation de leur étude : “Plusieurs études sur la parodontite ont montré que le développement de la maladie est associé à la nature du microbiome oral ainsi qu’au “polymorphisme” génétique, le type de variation génétique le plus courant chez les individus. Cependant, aucune étude ne permet d’évaluer simultanément l’importance de ces deux facteurs de risque dans le développement de la maladie.”
L’équipe a donc mené une étude transversale dans laquelle elle a analysé le génotype de 14 539 participants et effectué un prélèvement de salive sur 385 personnes. Ils ont finalement retenu 22 individus pour l’analyse statistique, et en fonction de leur statut parodontal, les ont divisés en groupes “parodontite” et “contrôle”.
L’équipe a constaté que la “β-diversité” des microbes, qui désigne le rapport entre la diversité des espèces régionales et locales, était significativement différente entre le groupe “parodontite” et le groupe “contrôle”. En outre, ils ont attribué la présence de l’espèce bactérienne P. gingivalis et des familles bactériennes Lactobacillaceae et Desulfobulbaceae à la parodontite. En revanche, ils n’ont trouvé aucune relation entre le polymorphisme génétique et la parodontite. En tenant compte de ces déductions, l’équipe a conclu que notre microbiome oral affecte le statut de la parodontite plus que nos gènes.
Alors, comment ces résultats influencent-ils les pratiques cliniques actuelles ? Selon le Dr Toyama, “le fait que la prévalence de la parodontite soit associée aux membres du microbiome plutôt qu’à l’identité génétique de l’individu inciterait les cliniciens à accorder plus d’attention à la composition du microbiome qu’aux facteurs liés à l’hôte dans le cadre des examens parodontaux de routine, et à concevoir une stratégie de traitement personnalisée de la parodontite”.
Ces résultats renforcent l’importance d’un nettoyage régulier des dents pour éviter la parodontite.
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